La délégation a entendu une communication de Mmes Gisèle Printz et Brigitte Bout, à la suite de leur déplacement à Alger, à l'occasion de la Conférence « Femmes et participation politique » organisée par l'Union interparlementaire (UIP) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).
a indiqué que Mme Brigitte Bout et elle-même avaient participé, les 25 et 26 juin 2006, à Alger, au Forum international des femmes parlementaires, organisé par le Parlement algérien, avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et de l'Union interparlementaire (UIP), portant sur le thème « Femmes et participation politique ».
Elle a fait observer que ce forum, organisé en cinq sessions, visait, grâce à une coopération interparlementaire euro-méditerranéenne renforcée, à procéder à des échanges d'expériences et de bonnes pratiques destinés à améliorer la représentation des femmes au Parlement algérien, à l'occasion des élections législatives prévues en 2007. Elle a noté qu'outre des parlementaires algériennes, ce forum avait réuni des femmes parlementaires de Belgique, d'Espagne, d'Egypte, de France, de Jordanie, du Maroc et de Tunisie.
a précisé que, dans le cadre de la première session, trois allocutions introductives avaient été entendues : celle de Mme Kareen Jabre, responsable du partenariat entre hommes et femmes de l'UIP, celle de M. Marc Destanne de Bernis, représentant résident du PNUD en Algérie, et celle de M. Amar Saadani, président de l'Assemblée populaire nationale (APN) algérienne.
A cette occasion, a-t-elle souligné, il a été notamment rappelé que la promotion de la participation des femmes en politique, qui fait partie des Objectifs du Millénaire pour le développement de l'ONU, contribuait à mettre en oeuvre le principe d'égalité et à assurer une représentation équilibrée de la société. Elle a fait remarquer que, bien que la Constitution algérienne garantisse, dans son article 29, le principe d'égalité des sexes, les femmes étaient peu nombreuses au Parlement algérien (6,2 % à l'APN et 2,8 % au Conseil de la Nation), mais que le gouvernement algérien semblait déterminé à améliorer cette situation.
a ajouté que Mme Helena Nilsson Lannegren, ambassadrice de Suède en Algérie, était ensuite intervenue en sa qualité d'invitée d'honneur du forum pour souligner que le Parlement suédois comptait 47 % de femmes, au second rang mondial derrière le Rwanda, cette avancée étant le résultat non d'une loi, mais d'une décision volontariste, prise en 1994 par les principaux partis politiques suédois, de présenter des listes paritaires aux élections législatives.
Elle a indiqué que la deuxième session du Forum avait été consacrée aux instruments internationaux et aux tendances internationales et régionales en matière de participation des femmes dans le champ politique, et a noté que cette session avait notamment été l'occasion d'entendre l'intervention très intéressante de Mme Amal Sabbagh, ancienne secrétaire générale de la commission nationale pour les femmes de Jordanie. Elle a relaté les propos tenus par celle-ci, selon lesquels, dans le contexte d'une période de transition entre « l'authenticité et la modernité », la question de la représentation politique des femmes était passée au second plan dans le monde arabe, les partis politiques y étant de toute façon peu sensibilisés. Elle a également mentionné la dénonciation par Mme Amal Sabbagh de « la culture de la peur » en vigueur dans le monde arabe qui, selon celle-ci, contribuait à dévaloriser le rôle de la femme, la prise de responsabilités des femmes se heurtant à la persistance des traditions, tandis que le tribalisme et le clanisme influençant les relations sociales se retrouvaient fréquemment dans la vie politique. Elle a ajouté que cette intervenante avait estimé que les gouvernements des pays arabes se montrant volontaristes dans ce domaine devaient parvenir à prouver qu'il s'agissait d'une initiative interne rencontrant l'assentiment de la société, et non d'une contrainte imposée de l'extérieur, pour des raisons diplomatiques par exemple.
a fait observer que le débat tenu dans le cadre de cette session avait opposé, parfois de façon très vive, les partisans de mesures volontaristes, l'instauration de quotas de femmes parlementaires par exemple, et ceux qui s'y opposaient au nom du principe d'égalité entre les hommes et les femmes.
Elle a ensuite résumé le contenu de la troisième session, qui portait sur le contexte et les avancées en Algérie en matière de participation de la femme. Elle a indiqué que M. Abdallah Baali, ancien ambassadeur d'Algérie à l'ONU, avait rappelé que l'Algérie avait ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) en janvier 1996, en l'assortissant toutefois d'un certain nombre de réserves. Elle a précisé que le comité d'experts chargé de veiller à la mise en oeuvre de cette convention avait demandé à l'Algérie de prendre des mesures temporaires spécifiques relatives à la participation politique des femmes, notamment pour agir au niveau de la composition des listes électorales ou à celui des instances des partis politiques, estimant qu'il serait illusoire de croire à une amélioration spontanée de la représentation politique des femmes.