a apporté les précisions suivantes :
- le système multilatéral peine effectivement à combiner légitimité et efficacité, comme le montre l'exemple de l'élargissement du Conseil de sécurité des Nations unies auquel la France est favorable. Le paysage multilatéral ne sera plus « un jardin à la française ». Francis Fukuyama parle ainsi de « multi-multilatéralisme », ce qui pose, avec une acuité renforcée, la question de la coordination des différentes instances. Le G20 a été choisi en quelque sorte par défaut pour agir vite, dans la mesure où cette structure existait déjà dans le domaine financier. Il faudrait une instance plus légitime et plus efficace, qui puisse donner les impulsions nécessaires au travail des différentes institutions compétentes et se réunisse dans des formats différents en fonction des sujets traités ; ce pourrait être un G13, 14 ou 15 ;
- l'Afrique est effectivement un grand sujet d'inquiétude. Elle a, dans un premier temps, été protégée par sa faible intégration dans les échanges internationaux, moins globalisée et moins financiarisée, mais, dans un second temps, elle risque d'être abandonnée. Les transferts de migrants, de l'ordre de 20 milliards de dollars par an, devraient enregistrer une croissance nulle, voire négative. L'aide publique au développement devrait se réduire en même temps que les flux d'investissements. Le Fonds monétaire international (FMI) a révisé ses prévisions de croissance à 3,3 %. Il faut rappeler que la perte d'un point de croissance se traduit par 20 millions de pauvres supplémentaires, ce qui pourrait affecter une génération entière.