a répondu que beaucoup d'études pourraient être lancées, à commencer par des essais randomisés sur l'utilisation de masques, le Tamiflu ou encore le lavage des mains, c'est-à-dire sur les moyens permettant d'interrompre la transmission.
Des essais randomisés pourraient également porter sur le Tamiflu, d'une part, et l'aspirine, d'autre part, pour la prévention ou le soulagement des symptômes. Cela pourrait occasionner des surprises.
Enfin, alors que cela n'a pas été fait depuis plus de vingt ans, il faudrait procéder à des essais portant sur des vaccins activés contre la grippe saisonnière, d'une part, et des placebos, d'autre part. D'ailleurs, on ne sait pas si le vaccin contre la grippe saisonnière est efficace. Tout cela ne serait pas très compliqué, mais « l'industrie de la grippe », les laboratoires, les chercheurs, les fonctionnaires, les médias, ont fait en sorte qu'il soit devenu impensable de procéder à de telles études.
Il faudrait aussi mettre en place un système de surveillance des maladies de type grippal qui soit digne de ce nom. Aux Etats-Unis, Peter Doshi a interrogé quarante épidémiologistes responsables chacun du réseau de surveillance dans un Etat américain. Ils ne prennent en compte que les cas positifs de grippe. Ils ne tiennent pas compte de l'ensemble des gens qui ont été malades. Comment alors savoir quelle propension d'entre eux a eu la grippe ? Qu'est-ce qu'on observe ? Rien !
On pourrait aussi mettre en place un dispositif de prévision réaliste. Il faudrait pour cela pratiquer des autopsies et conduire des tests avant le décès. Cela peut être difficile à faire d'un point de vue moral, mais on saurait alors, au sein d'un échantillon, combien de personnes sont réellement décédées de la grippe.
Mais tout cela n'est pas forcément nécessaire compte tenu de la rareté des cas spécifiques de grippes, et des inconnues sur l'efficacité du vaccin.