Intervention de Jacques Gautier

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 19 mai 2010 : 1ère réunion
Engagement de la gendarmerie en afghanistan — Communication

Photo de Jacques GautierJacques Gautier :

Après la présentation du dispositif actuel de la gendarmerie nationale en Afghanistan, par notre collègue M. Jean Faure, je voudrais pour ma part vous indiquer brièvement les principaux enseignements que je retire de notre déplacement à Kaboul, le 6 mai dernier, avec le ministre de l'intérieur, M. Brice Hortefeux.

Au cours de ce déplacement de 24 heures, nous avons pu avoir des entretiens avec le général américain Stanley McChrystal, commandant de la force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), le Président de l'Afghanistan Hamid Karzai et le ministre de l'intérieur M. Hanif Atmar. Nous avons également rencontré le colonel Laumont, commandant de la gendarmerie française en Afghanistan et plusieurs gendarmes français, qui nous ont présenté le rôle de la gendarmerie dans ce pays.

Nous avons visité l'académie de police anti-drogue de Kaboul, nous avons assisté à une démonstration de l'unité de protection des hautes personnalités, et, enfin, nous avons assisté à la cérémonie de remise de diplômes par le ministre à la première promotion d'élèves officiers de l'école de la police afghane chargée du maintien de l'ordre (ANCOP) à Mazar-e-Sharif.

Lors de notre entretien avec le général McChrystal, commandant de la force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS), celui-ci nous a présenté les progrès des opérations de lutte contre l'insurrection, en ne nous cachant pas les difficultés qui attendent la coalition dans cette tâche.

L'annonce par le ministre M. Brice Hortefeux du déploiement de 40 gendarmes français supplémentaires pour prendre le commandement de l'école de police afghane du Wardak a été très appréciée par notre interlocuteur.

Le président Hamid Karzai a salué la coopération bilatérale avec la France en matière de formation de la police afghane. Il a également évoqué le processus de réconciliation nationale, dont la Jirga de paix serait le lancement, ainsi que l'organisation des élections législatives de septembre prochain.

Le ministre de l'intérieur afghan a également remercié la France pour son aide en matière de formation de la police afghane.

Nous avons aussi évoqué le problème de la drogue, qui constitue un facteur majeur de déstabilisation du pays. Je rappelle que 90 % de l'héroïne consommée dans le monde provient d'Afghanistan. Nous avons d'ailleurs visité le chantier de l'académie de police anti-drogue de Kaboul, en compagnie des responsables afghans chargés de la lutte contre les stupéfiants. Ceux-ci nous ont fait part de leur détermination de lutter contre ce fléau.

Nous avons également assisté à une démonstration de l'unité de protection des hautes personnalités, dont la formation et l'encadrement sont assurés par la France.

Nous avons aussi assisté à la cérémonie de remise de diplômes par le ministre de l'intérieur à la première promotion d'élèves officiers de la police afghane chargée du maintien de l'ordre (ANCOP), de l'école de Mazar-e-Sharif, dont la formation est assurée par des gendarmes français.

Enfin, nous avons rencontré le commandant et plusieurs gendarmes français qui participent au tutorat de la police afghane (AUP) dans les zones d'engagement de l'armée française (le district de Surobi et la province de Kapisa).

Après des débuts assez difficiles, les résultats sont devenus plus encourageants en matière de formation des policiers afghans. Qu'ils soient sélectionnés à la sortie de l'académie de police ou qu'ils aient été recrutés parmi les policiers locaux sachant lire et écrire, les policiers afghans sont satisfaits de l'encadrement et de la formation assurés par les gendarmes français. Aucun cas de désertion au profit de la rébellion n'a été constaté, alors que, au niveau national, on estime que 15 % des policiers quittent les rangs de la police pour rejoindre l'insurrection.

En matière de police judiciaire, les tuteurs français apprennent aux policiers afghans à procéder à des arrestations et à des perquisitions, avec des modes opératoires nouveaux pour les afghans, y compris pour la conduite des interrogatoires. La relation avec la population commence également à porter ses fruits, ce qui contribue à améliorer la sécurité.

La police afghane, qui n'avait pas l'habitude de se conduire en police de proximité, perçoit de plus en plus les avantages du contact avec les habitants, notamment pour mener ses investigations.

En conclusion, je voudrais également rendre hommage aux gendarmes français déployés en Afghanistan, qui participent aux côtés de leurs camarades des autres armées, à la stabilisation de ce pays.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion