Sur le premier point, M. Gérard Mestrallet, PDG de Suez, a souligné que la filière nucléaire était, avec la filière hydro-électrique, la seule à donner une vision claire des coûts de production à long terme permettant de garantir la rentabilité de l'investissement. Il a indiqué que Suez cherchait, dès lors, à augmenter la part de cette filière dans son portefeuille de production, en particulier en développant des réacteurs de type EPR. Il a précisé que son groupe devrait prendre des décisions à ce sujet en 2008 et 2009 pour d'éventuelles mises en service sur la période 2015-2020, en Belgique, si ce pays devait revenir sur son moratoire concernant la construction de centrales nucléaires, ou dans des pays comme la France ou les Pays-Bas. Ayant fait valoir que Suez s'était porté candidat pour prendre une part de 15 à 20 % dans la centrale de Flamanville, les négociations ayant été rompues contre son gré, il a déclaré que son groupe avait récemment recruté 700 ingénieurs spécialisés dans le nucléaire pour venir renforcer l'important savoir-faire en ingénierie comme en exploitation nucléaires déjà développé par les 3.500 ingénieurs et techniciens actuels, et assurer sa transmission future.
A propos de la libéralisation, il a de nouveau souscrit à la logique des directives européennes devant aboutir à une forte régulation des activités de transport et de distribution et à une libéralisation de la production et de la fourniture d'électricité. Convaincu que le consommateur bénéficierait, à terme, de ce mouvement, il a considéré que les pays européens ne pouvaient imposer aux opérateurs de vendre l'électricité à un tarif inférieur à leur prix de revient, sauf à faire payer aux générations suivantes les conséquences du sous-investissement en résultant nécessairement.