En réponse à ces interventions, M. Philippe Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères, a apporté les précisions suivantes :
- le Président de la République a fermement refusé toute décision sur le déploiement de militaires français tant que les conditions d'un accord politique n'étaient pas réunies, notamment sur la question du désarmement du Hezbollah ; l'unanimité réalisée au sein du gouvernement libanais au sujet du déploiement de l'armée libanaise au Sud Liban, puis l'acceptation, ici encore unanime, de la résolution 1701 le 16 août dernier, a, de ce point de vue, levé un obstacle important ; par ailleurs, il était nécessaire d'obtenir suffisamment de garanties et de précisions sur les conditions dans lesquelles la FINUL renforcée sera appelée à intervenir, notamment son concept d'opération et les règles d'engagement assignées aux forces ; enfin, le volume de l'engagement français au sein de cette force doit tenir compte d'un certain nombre de paramètres, afin notamment de ne pas donner prise à un éventuel chantage visant la politique française sur d'autres dossiers de la région ;
- l'accord obtenu, au sein du gouvernement libanais, sur des questions majeures témoigne à la fois de l'autorité acquise par le premier ministre, M. Fouad Siniora, au cours de cette crise, et d'une volonté du Hezbollah de s'engager plus résolument dans la voie de l'action politique ;
- la France considère bien évidemment que l'assistance internationale doit transiter par le gouvernement libanais ;
- le désarmement des milices, et donc du Hezbollah, est accepté par le gouvernement de M. Siniora, après avoir été demandé dans le cadre des accords de Taëf puis de la résolution 1559 ; il incombe aux différentes forces libanaises d'en assurer la mise en oeuvre ;
- la surveillance de la frontière entre la Syrie et le Liban doit être assurée d'abord par l'armée libanaise qui peut, si elle le souhaite, demander l'assistance de la FINUL ;
- à l'initiative de la France, l'arrestation par les autorités israéliennes de ministres et de parlementaires palestiniens a été condamnée par les ministres des affaires étrangères du G8, puis par ceux de l'Union européenne ; globalement, l'Union européenne a fait preuve d'une unité de vues au cours de la crise, notamment pour appuyer certaines demandes des pays arabes vis-à-vis de la résolution du Conseil de sécurité ; l'Italie, mais aussi l'Espagne, l'Allemagne et la Belgique ont indiqué être disposées à participer à la FINUL renforcée ;
- près de 14.000 personnes ont été rapatriées du Liban vers la France ; un hommage doit être rendu aux militaires français, mais également aux agents de nos postes diplomatiques au Liban, à Chypre et en Israël qui ont coordonné le déroulement de cette opération ;
- s'agissant de la Côte d'Ivoire, le Président Gbagbo semble effectivement s'accommoder d'un nouveau report de la date de l'élection présidentielle ; toute remise en cause du calendrier prévu risquerait d'affaiblir la confiance de l'opinion dans le processus de paix.