Intervention de Michel Magras

Commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire — Réunion du 24 mai 2011 : 1ère réunion
Tourisme et environnement en outre-mer — Examen du rapport d'information

Photo de Michel MagrasMichel Magras, rapporteur :

Je suis très heureux de toutes ces interventions : les réponses figurent dans mon rapport.

J'estime que la priorité est que les élus, les socioprofessionnels, la population et l'État établissent dans chacun de ces départements une stratégie et que l'argent public soit utilisé prioritairement sur ce secteur. Le tourisme est en effet l'activité qui va créer le plus d'emplois durables dans ces deux départements : il me semble que La Martinique a franchi un cap sur cette question.

La problématique de la gamme est importante : si beaucoup m'ont dit que le tourisme de masse n'était pas la solution, il me semble que le potentiel de ces îles est en réalité diversifié. Ainsi, le tourisme de gîtes est intéressant, il attire beaucoup de touristes. Il doit cependant être davantage structuré.

Mon rapport n'évoque pas seulement la clientèle américaine, mais bien la clientèle nord-américaine, c'est-à-dire également les Canadiens.

En matière de croisière, il faut distinguer la croisière basée, très positive financièrement parlant mais qui impose des contraintes, notamment en termes de stabilité sociale et de logistique, de la croisière d'escale. S'agissant de la croisière d'escale, l'animation des villes de débarquement doit être adaptée, et c'est bien le problème aujourd'hui à Pointe-à-Pitre. C'est également l'atout que représente à mes yeux le projet qui existe à Basse-Terre : la ville de Basse-Terre est en effet animée, elle dispose d'un riche patrimoine culturel et se situe à côté de la Côte-sous-le-Vent. Existent également des bateaux de croisière de taille plus réduite, dont la clientèle dispose d'un pouvoir d'achat plus important et qui peut revenir en tant que touriste de séjour : c'est cette croisière qu'a choisie Saint-Barthélemy.

Sur la saisonnalité, il existe selon moi une clientèle d'été et il est possible de créer des évènements amenant une clientèle hors saison, à l'exemple de la « route du Rhum ».

Je fais une différence entre formation et sensibilisation. Il convient à mes yeux de développer le multilinguisme : les Antillais doivent être au moins bilingues et c'est pourquoi je pense qu'il faut renforcer l'enseignement des langues étrangères dans ces territoires. S'agissant de la formation professionnelle, l'idée est également de permettre aux jeunes du secteur touristique d'aller exercer dans le bassin géographique caribéen et de revenir en véritables professionnels.

S'agissant de Marie-Galante, c'est un exemple intéressant, car cette île dispose d'un patrimoine riche. Il reste un défi important : celui de la continuité territoriale entre la Guadeloupe et ses îles.

J'estime qu'en réponse à la problématique de la saisonnalité, il faut évoquer la question de l'annualisation du temps de travail. Les employeurs sur place ont une activité sur 4 mois mais des salaires à payer sur 12 mois. Des solutions doivent être trouvées à cette situation.

Contrairement à Daniel Marsin, je pense que le potentiel du marché américain est important dans les Antilles : il n'a pas vocation à être marginal. Les Américains représentaient d'ailleurs près de 40 % des touristes en Guadeloupe dans les années 1980.

Je n'ai pas tu la problématique des déchets dans mon rapport, car c'est une question très importante. J'indique par exemple, en réponse à la question du Président Emorine, qu'entre 15 000 et 20 000 véhicules hors d'usage (VHU) sont dispersés sur le territoire de la Martinique. C'est une réalité sur le terrain et ces problèmes peuvent être réglés.

Mme Terrade, ma proposition relative à la défiscalisation répond à votre intervention. Je vous indique par ailleurs que je suis à l'origine d'une disposition législative permettant notamment à Saint-Barthélemy de choisir les secteurs éligibles à la défiscalisation. La proposition qui figure dans mon rapport est, je le souligne, assez radicale, puisqu'elle propose de réserver la défiscalisation en matière hôtelière à la rénovation.

S'agissant de la desserte depuis Roissy, je vous rassure : l'objectif n'est pas de nuire à Orly mais de toucher la clientèle européenne par les connexions européennes. Il y a d'autres pistes afin de toucher les marchés européens, comme faire venir des compagnies européennes à Orly.

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