Intervention de François Autain

Commission d'enquête sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A — Réunion du 16 juin 2010 : 1ère réunion
Audition de M. Daniel Vittecoq président de la commission d'autorisation de mise sur le marché de l'agence française de sécurité sanitaire des produits de santé afssaps

Photo de François AutainFrançois Autain, président :

Il a précisé, en réponse à une question de M. François Autain, président, qu'il était membre de la commission d'autorisation de mise sur le marché (AMM) avant même la création de l'AFSSAPS et qu'il était en cours de son troisième mandat triennal de président de cette commission.

En introduction à son propos, il a dit se réjouir, en tant que médecin et en tant que citoyen, que l'épidémie H1N1 n'ait pas été aussi dramatique qu'on l'avait prévu.

La confusion dans l'opinion publique sur l'ensemble de la problématique grippale est compréhensible car les phénomènes grippaux sont complexes même pour la communauté médicale.

Il a également dit espérer que l'OMS ne sortirait pas trop meurtrie de cet épisode, car elle joue un rôle capital pour développer l'hygiène et la prévention des maladies dans le monde, en particulier dans les pays qui ont peu de moyens, et elle a aussi accompli un travail très utile dans les domaines de la grippe aviaire et du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).

Il faut aussi ne pas examiner cet évènement seulement à l'échelle nationale mais aussi au niveau européen.

Il a ensuite indiqué qu'il était impossible de comparer toutes les épidémies de grippe qui se sont succédé et que l'on ne pouvait notamment pas comparer celles de 2009 et de 1917.

Le contexte a beaucoup changé. Ainsi, la biologie moléculaire, si elle donne un vernis très rassurant, peut aussi compliquer la vision que l'on a des choses. Les informations sont devenues très « invasives » et, en temps de crise, le tri entre ces informations est souvent difficile. Les recommandations que l'on adresse aux citoyens répondent à un double souci, individuel et collectif, mais celui-ci est lu à la lumière de celui-là.

La grippe représente un défi très ancien.

En tant que médecin, il a constaté qu'il était passé par trois phases successives dans sa perception de la grippe H1N1. Dans un premier temps, il n'y avait rien d'anormal, mais il a fallu rassurer les gens au moment des premières hospitalisations. Dans la deuxième phase, en tant que référent grippe en Val-de-Marne, il a vu ce qui se passait dans une école où il y avait trois cas, et il y avait un taux d'attaque réel ; dans un troisième temps, il a vu mourir de la grippe des patients jeunes, ce que seuls ses confrères les plus anciens avaient déjà vu. Il y a bien eu un phénomène qui avait à la fois des aspects graves et d'autres qui ne l'étaient pas.

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