Si nous ne savons pas mesurer combien de ces internautes viennent ensuite sur la télévision, nous sommes sûrs qu'Internet permet un rajeunissement de notre audience : on ne peut pas se tromper en investissant sur le net.
Je suis extrêmement sensible aux partenariats européens. Arte Belgique fonctionne très bien, qui complète nos programmes par une fenêtre à 8 h 15. Nous avons également des partenariats très forts avec la Suisse et l'Autriche. La relation avec la Pologne a été mouvementée pour des raisons strictement politiques, puisqu'elle a évolué au gré des batailles internes à la Pologne. C'est ainsi qu'après l'arrivée des frères Kaczynski, il y a eu un épisode invraisemblable : on nous a demandé de retirer notre financement au film de Wajda sur Katyn : les Polonais voulaient un financement uniquement national. Nous avons eu ensuite un président négationniste et xénophobe avec lequel nous avons dû interrompre nos relations. Elles reprennent cette année avec un nouveau président. Nous avons eu d'innombrables accords avec l'Italie mais ils ont été peu respectés ; il y a eu des périodes fastes et d'autres creuses ; nous retransmettons la soirée d'ouverture de la Scala le 7 décembre, nous venons de diffuser le Rigoletto de la Fenice, mais il n'y a pas de relation institutionnelle. Nous avons eu un accord avec une chaîne espagnole ; nos programmes ont été primés, mais des difficultés financières sont survenues et il n'y a plus rien eu.
Le bilan européen est négatif. Il y a eu une lueur d'espoir il y a deux ans avec la Grèce qui apporte 300 000 euros malgré la crise. Mon bilan est qu'en dehors de la France et de l'Allemagne, un partenariat demande beaucoup d'efforts souvent douloureux - et je ne dis rien de l'Angleterre...