Le redéploiement des dépenses résulte moins des nouvelles techniques que des frais de diffusion. L'équilibre économique du contrat d'objectifs et de moyens était basé sur l'idée que ceux-ci diminueraient de moitié ; ils ont en fait augmenté d'autant. Le plus gros effort budgétaire a consisté à compenser cette hausse tout en gardant une marge pour les programmes - il ne nous manquera que 1 %.
Alors que les autorités allemandes appellent nos partenaires à la prudence, le gouvernement français nous encourage à développer les nouvelles technologies. Nous développons une offre gratuite et légale, mais sur nos ressources propres. Or nous n'avons que les ventes de programmes, de DVD et la VOD. Elles augmentent de 20 % contre 10 % précédemment, ce qui représente 2 millions chaque année. Sur Internet, nous sommes passés de 1,3 million en 2009 à 1,96 en 2010 et serons à 2,5 millions en 2011, ce qui témoigne d'un certain dynamisme malgré des dotations somme toute limitées. L'idéal serait d'arriver à 3 % l'an pour les dépenses Internet. Cela n'implique nullement une diminution de la production télévisuelle et, quand on me pose la question, je réponds que ce n'est vrai ni financièrement ni en matière de programmes. Nous recevons des projets de nouveaux auteurs, nés avec Internet et qui veulent profiter de la liberté de ce format tout en échappant au passage éphémère à la télévision - sur Internet, le film reste disponible trois à six mois.