Une doctorante en STAPS de Paris Orsay (Charlotte Parmantier) a observé dans son enquête de terrain qu'un nombre croissant de filles d'origine maghrébine pratique le football, jusqu'en équipe de France. Idem pour la boxe. En revanche, plus la pratique est esthétisée, érotisée, par exemple dans le cas de la gymnastique ou de la natation, plus elles se font rares. Le football se pratique d'ailleurs souvent avec pantalon et manches longues.
Concernant les politiques d'intégration par le sport mises en place dans les années 90, j'ai aussi remarqué dans mes enquêtes qu'elles s'adressaient prioritairement aux garçons, qu'il fallait occuper tout en leur inculquant les règles de la citoyenneté. On en a oublié les filles, disparues de la scène publique. Même dans le haut niveau, les filles et femmes issues de l'immigration qui réussissent sont souvent des « gloires discrètes », à la différence des jeunes hommes.