a formulé à son tour les observations suivantes :
- la délinéarisation des médias conduit à augmenter de manière très significative le nombre de contenus qui doivent être produits chaque jour. Il en découle une reprise croissante des communiqués de presse et un recours plus important aux outils de communication. Certains grands journaux anglais tirent ainsi 60 à 65 % de leur contenu de communiqués à peine modifiés. La formation des journalistes n'en est que plus nécessaire, 15 % seulement de ces derniers ayant suivi les enseignements prévus au sein d'un cursus reconnu par la profession ;
- la politique éditoriale des entreprises de presse relève bien entendu de la compétence de ces dernières et les écoles de journalisme ne peuvent avoir qu'une influence indirecte sur les pratiques du secteur ;
- le produit de la taxe d'apprentissage représente 35 % du budget de l'ESJ de Lille. Pour d'autres d'établissements, cette proportion s'établit parfois à 50 %. Cependant, cette ressource bénéficie de moins en moins aux écoles de journalisme et il conviendrait donc de créer un organisme unique de collecte, qui serait piloté de manière paritaire ;
- les droits d'inscription de l'ESJ de Lille sont sans doute élevés, mais ils sont loin d'être les plus hauts du secteur. Au surplus, l'investissement que représente la formation d'un étudiant s'approche de 15 000 euros par année. Les droits d'inscription ne couvrent donc qu'une faible part des besoins d'une école. Par ailleurs, l'absence d'harmonisation du niveau des diplômes conduit des élèves titulaires d'un bac+5, obtenu souvent au sein d'un institut d'études politiques, à préparer dans une école de journalisme un diplôme de niveau bac+4. En conséquence, ils perdent tout droit à l'obtention d'une bourse attribuée sur critères sociaux, ce qui contraint les établissements à financer eux-mêmes leur politique sociale ;
- s'agissant de la diversité, le niveau de français et de culture générale est très discriminant, mais il apparaît difficile d'abaisser les exigences en la matière. Mieux vaut donc développer d'autres types d'actions, en insistant notamment sur les formations en alternance.