Répondant aux différents intervenants, Mmes Sylvie Pittia et Michèle Lauton ont apporté les précisions suivantes :
- l'autonomie peut recouvrir de nombreuses réalités. Elle existe d'ailleurs largement dans les faits, puisque les universités peuvent d'ores et déjà ouvrir des services d'activités industrielles et commerciales et déposer des brevets.
Cette autonomie doit être encadrée par un certain nombre de règles précises, notamment en matière de reconnaissance des diplômes et ne doit surtout pas se traduire par un désengagement de l'Etat en matière financière ;
- il est important de se prémunir contre une université à deux vitesses, où certains établissements développeraient la totalité des formations pendant que d'autres péricliteraient et se verraient progressivement privées de leurs mastères et de leurs doctorats ;
- le régime d'autonomie doit s'appliquer à toutes les universités. Il convient cependant de veiller à ce que les éléments de souplesse introduits dans le texte ne conduisent pas à isoler les établissements les plus fragiles ;
- tout discours assignant aux formations universitaires un objectif de professionnalisation à court terme est à proscrire. L'université n'est pas là pour pré-formater des élèves susceptibles d'occuper des emplois à court terme, mais pour offrir un bagage permettant à ceux-ci de s'adapter à la vie civile et professionnelle ;
- le SNESUP souhaite que toutes les formations universitaires soient rassemblées dans une même unité afin de donner aux élèves inscrits à l'université les mêmes chances de réussite que les élèves inscrits en classes préparatoires aux grandes écoles.
Pour ce faire, il convient d'aligner l'effort de la collectivité en faveur des étudiants inscrits à l'université sur celui réalisé en faveur des étudiants en classe préparatoire ;
- le rôle de l'université en matière de formation continue ne doit pas être négligé ;
- il convient d'améliorer en priorité les conditions de travail des enseignants-chercheurs, ce qui passe notamment par l'allègement des tâches administratives qui leur incombent ;
- le SNESUP est opposé à une participation obligatoire des chercheurs aux activités d'enseignement. Cette mesure serait tout à fait régressive. Comme cela se fait déjà, certains chercheurs peuvent en revanche décider de leur propre chef d'enseigner ;
- les « Assises supérieures du supérieur et de la recherche », qui se dérouleront à Paris, le 2 juillet, devraient être l'occasion de faire émerger des propositions susceptibles de préfigurer une réforme globale et cohérente de l'université française.