Certaines collectivités, comme Neuilly-Plaisance qui est agréée pour 10 jeunes, se sont investies dans le service civique, mais elles ne sont que 72, à comparer aux 1 000 agréments délivrés. Elles participent néanmoins souvent, via des aides ciblées, au développement de projets associatifs ou au transport des engagés.
J'ai rencontré récemment l'Association des maires de France afin de présenter le dispositif et l'intérêt pour les collectivités de s'y engager : je crois en effet que l'engagement des associations de collectivités et d'élus est essentiel pour améliorer l'information sur le service civique, notamment dans les milieux ruraux.
Si 37 000 jeunes se sont inscrits sur le site Internet du service civique, ils n'ont néanmoins pas vraiment exprimé la volonté immédiate de s'engager. En 2010, 174 contrats de service civique ont été rompus. Nous n'avons encore qu'un faible recul sur le dispositif puisque 10 jeunes seulement sont allés au bout. Budgétairement, l'année 2011 constituera une année de référence, puisque 2010 n'a pas été une année pleine, et je considère que l'engagement de 15 000 jeunes, grâce à l'attribution de crédits en projet de loi de finances et au report des crédits de l'année précédente non consommés, constitue un effort important.
Les missions agréées ont fait l'objet d'une attention réelle afin que les effets de substitution avec l'emploi soient inexistants : je vous signale à cet égard que les jeunes du service civique ne peuvent pas être comptabilisés comme des effectifs d'encadrement dans les centres de vacances. Si les associations ne respectent pas leurs engagements, l'agrément leur sera retiré. Les services déconcentrés veillent à éviter ces dérapages, je serai là-dessus d'une sévérité consistante.
Le Fonds d'expérimentation pour la jeunesse, financé pour la moitié par des fonds privé, notamment l'entreprise Total, ne peut pas servir à financer d'autres politiques, je tiens à le souligner. S'agissant du laboratoire territorial de Lille, aujourd'hui aucune mise en oeuvre concrète n'a été proposée.
S'agissant du programme 163 « Jeunesse et vie associative », je tiens à souligner que la part de plus en plus importante prise par le service civique en son sein sera financée par une augmentation globale du financement du programme.
Sur les chartes de valorisation du service civique, je considère que l'insertion professionnelle des jeunes est une question essentielle et que les entreprises françaises devraient prendre davantage en compte leur engagement associatif. Si je suis attachée au modèle méritocratique, et je rappelle à cet égard que 91 % des jeunes avec un bac+5 ont un emploi au bout de 30 mois, je ne considère pas moins que ce type d'expérience pourrait être bien plus valorisé. Sur ce sujet, l'engagement de la Société générale et de BNP Paribas qui vont prochainement recruter 3 000 jeunes, de prendre en compte le service civique, a valeur d'exemplarité.
Sur l'information relative au service civique, j'ai bien insisté sur le fait qu'elle devait se faire dans les lieux de passage de la jeunesse.
Les carences françaises en matière de « culture du métier » sont connues et l'information des entreprises auprès des jeunes sur la nature et l'existence des professions mériterait d'être renforcée.
Je crois enfin qu'il doit être possible pour un engagé de service civique de reprendre ses études après son engagement, notamment dans la mesure où 20 % d'entre eux ont un niveau inférieur au baccalauréat.