Il avait d'abord songé à primatie, qui faisait trop ecclésiastique...
Les Français ne se sentent pas assiégés car ils vivent dans un grand confort. Réveillons-les ! En 2008, à la Cité universitaire, j'avais souhaité que toutes les mairies arborent le drapeau de la francophonie le 20 mars, journée internationale de la francophonie. Cela ne s'est pas fait. Pourquoi n'a-t-on quelques articles que ce jour-là et encore, pas dans tous les journaux ? Parce que c'est jugé passéiste, ringard. La représentation nationale doit se réengager dans le combat pour la langue.
Vous me gênez beaucoup en évoquant un débat intérieur. Nous avons en effet pour principe de ne pas nous ingérer dans les débats intérieurs aux États membres. Je serais bien en peine de vous dire quelle est mon identité. Je sais au moins qu'elle est plurielle et lorsqu'il m'a nommé Premier ministre, le président Senghor m'a bien recommandé de rappeler que j'avais un quart de sang wolof, un quart peul..., que j'étais un métis au niveau du Sénégal. Ma culture est négro-africaine, wolof et française, ainsi qu'arabo-islamique. La pire chose est l'identité fermée, ghettoïsée, meurtrière, car une identité doit s'ouvrir sur les autres.
L'avenir de la francophonie, c'est aussi la France. Nous avons une délégation à la paix, à la démocratie et aux droits de l'homme. La déclaration de Bamako constitue notre texte de référence. A tous les sommets, je présente un rapport sur l'état des libertés et des droits de l'homme dans la francophonie. Nous travaillons la main dans la main avec le Haut commissariat aux droits de l'homme et incitons tous les pays à ratifier les instruments internationaux correspondants. Nous sommes présents et collaborons avec des organisations universelles tout en aidant les pays à se qualifier en matière de respect des droits de l'homme. Nous l'avons fait encore il y a quelques jours à Rabat. Nous visons l'excellence et nous y arriverons.