Intervention de Benoît Yvert

Commission des affaires culturelles, familiales et sociales — Réunion du 8 avril 2009 : 1ère réunion
Audition de M. Benoît Yvert directeur du livre et de la lecture au ministère de la culture et de la communication

Benoît Yvert :

En réponse, M. Benoît Yvert a apporté les précisions suivantes :

- sur les 10 000 exemplaires du livre numérique mis en vente à l'automne, la moitié seulement a trouvé preneur ; il s'agissait toutefois d'un premier lancement à titre expérimental, avec un catalogue réduit ;

- le téléchargement des oeuvres ne doit pas être gratuit : cela signerait la mort du livre, les marges étant faibles dans ce domaine ; la condition première est le respect du droit d'auteur ; pour cela, il est important que les professionnels puissent interpeller les pouvoirs publics, dans le cadre du Conseil du livre ; deux expériences fonctionnent bien à l'étranger : au Japon, où se développe notamment le téléchargement sur téléphone portable, et aux Etats-Unis d'Amérique, où 400 000 livres électroniques ont été vendus ;

- la mise en place des archives audiovisuelles de l'édition permet de créer une « mémoire » du secteur du livre ;

- les bibliothèques centrales de prêt sont aidées par le biais de la dotation générale de décentralisation et par le Centre national du livre, notamment afin de leur apporter un soutien pour l'acquisition de fonds ;

- une étude va être lancée par l'observatoire du livre et de l'écrit en Ile-de-France (MOTif) sur les difficultés résultant des procédures de marchés publics ; celles-ci peuvent en effet pénaliser les petites structures ; par ailleurs, à la suite de la « mission Gaymard » sur le prix du livre, un travail est en cours sur la question des délais de paiement ; si les librairies indépendantes devaient disparaître, les ouvrages à plus faible tirage seraient fortement menacés ; le label dont la création a été proposée par M. Antoine Gallimard pourrait concerner, d'après son rapport, de l'ordre de 600 à 800 librairies ; certains libraires ont déjà envisagé de redistribuer à leurs salariés les bénéfices de l'exonération de taxe professionnelle ;

- le terme de « livre numérique » est en effet préférable à celui d' « e-book » ;

- le livre est la première industrie culturelle, mais également celle qui est la moins subventionnée ; dans ce domaine, les expérimentations doivent être encouragées, comme par exemple les « chèques-livres » qui ont été distribués à 14 000 collégiens issus des quartiers défavorisés à l'occasion du Salon du Livre ; il faut également savoir renouveler les initiatives qui présentent des signes d'essoufflement ;

- l'Etat n'entend pas se décharger sur les collectivités territoriales pour la mise en oeuvre du « Plan livre » ;

- les auteurs sont représentés au sein du Conseil du livre par la Société des gens de lettres, qui est la plus représentative ; ils sont pleinement associés, par ailleurs, aux réflexions actuelles ;

- une réforme est en cours s'agissant des conservateurs d'Etat des bibliothèques, dont le rôle était devenu imprécis et la place fragilisée ; à la suite d'une mission d'étude réalisée sur le sujet, la ministre de la culture a opté pour une solution équilibrée, qui permettra de maintenir la mise à disposition de conservateurs d'Etat dans les cinquante-quatre villes disposant d'une bibliothèque municipale classée.

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