Intervention de Maryse Bergé-Lavigne

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 décembre 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Bernard Kouchner ministre des affaires étrangères et européennes

Photo de Maryse Bergé-LavigneMaryse Bergé-Lavigne :

a évoqué la présence de dirigeants français de grands groupes industriels dans la délégation qui a accompagné le Président Nicolas Sarkozy lors de sa récente visite en Chine. Elle a souligné qu'à cette occasion, la société Airbus avait pu conclure d'importants contrats, et s'est interrogée sur leurs retombées positives pour les salariés français de cette entreprise. Ceux-ci sont, en effet, inquiets de l'annonce faite par le dirigeant d'Airbus, M. Louis Gallois, du projet de délocaliser hors de la zone euro de nombreuses activités, ce qui conduirait à la suppression d'environ 10 000 emplois.

En réponse, le ministre a apporté les éléments suivants :

- on peut regretter la diversité d'attitudes manifestée par l'Union européenne sur l'avenir du Kosovo, mais certains Etats membres redoutent que la perspective d'indépendance de ce territoire n'aient des conséquences négatives sur leur propre intégrité nationale : c'est par exemple le cas de Chypre et de l'Espagne. Il faut cependant rappeler que la priorité réside dans un règlement pacifique du problème du Kosovo, tout en préservant l'unité européenne dans le respect de la diversité des Etats qui la composent ;

- l'affirmation selon laquelle le Hamas étend son emprise en Cisjordanie n'est pas avérée : la récente libération de Naplouse par les forces de l'Autorité palestinienne en témoigne ;

- le Premier ministre Ehud Olmert, comme le Président Mahmoud Abbas, sont arrivés à la conférence d'Annapolis dans une position de relative faiblesse politique et leur engagement commun à négocier les a mutuellement renforcés ;

- le pessimisme trop souvent exprimé, notamment en France, sur les possibilités d'évolution positive de la conférence d'Annapolis est contredit par les Palestiniens eux-mêmes, qui s'y sont résolument engagés. La conférence des donateurs, qui va se réunir prochainement à Paris, permettra l'implication de tous les Etats intéressés à un retour de la stabilité régionale et suscitera en outre une pression internationale positive sur les deux partenaires ; les Européens et la diplomatie française, comme les palestiniens eux-mêmes, veulent aboutir à la création d'un Etat. Il serait paradoxal de ne pas mettre pleinement à profit l'occasion qui se présente aujourd'hui, même si les tentatives précédentes ont échoué ;

- l'Union européenne est associée aux discussions d'Annapolis, mais ce sont les Etats-Unis, puissance invitante, qui rendront publiques les avancées éventuelles ;

- les réactions face à l'annonce d'une possible délocalisation d'EADS en zone dollar ont été entendues ;

 - le Président Nicolas Sarkozy a mis à profit sa récente visite en Chine pour rappeler à Pékin la nécessité d'ajuster le niveau du yuan, manifestement sous-évalué. Les grands contrats conclus à cette occasion sont autant d'armes contre les délocalisations, et la vente d'avions par Airbus se traduira par des créations d'emplois en France.

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