Intervention de Bernard Kouchner

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 6 février 2008 : 1ère réunion
Afrique — Situation au tchad - Audition de M. Bernard Kouchner ministre des affaires étrangères et européennes

Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères et européennes :

a également rendu hommage à l'action des forces françaises, à celle des diplomates ainsi qu'à celle des volontaires humanitaires présents dans les hôpitaux tchadiens. Il a précisé que 1.135 personnes avaient été évacuées vers Libreville et un peu plus d'un millier vers la France. Cette évacuation s'est déroulée sans incident, seuls deux militaires souffrant de blessures superficielles.

Le ministre a indiqué que le Président Déby avait repris le contrôle de N'Djamena, mais pas encore celui de l'ensemble des faubourgs environnants. Les rebelles se sont repliés à l'est de N'Djamena, et pourraient chercher à rejoindre une nouvelle colonne en provenance de l'Est. Le Président Déby n'a pas accepté le cessez-le-feu proposé par les rebelles qui attendent actuellement un ravitaillement en carburant et en munitions.

a précisé que les forces françaises avaient porté secours aux ressortissants français et étrangers qui le souhaitaient et qu'elles avaient également pris en charge les blessés tchadiens. Plus de 200 blessés ont été transférés à l'hôpital de N'Djamena où des médecins militaires français et des médecins des organisations humanitaires ont opéré. Les cas les plus graves ont été transférés à l'hôpital militaire français situé près de l'aéroport. Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), le nombre de tués se situerait entre 200 et 300 pour les civils et entre 1.000 à 1.500 pour les combattants. On compterait environ 50.000 réfugiés tchadiens au Cameroun et de l'ordre de 2000 à 3000 au Nigéria.

Le ministre a souligné que la Libye, par la voix du colonel Khadafi, avait rapidement réagi en sa qualité de garante des accords conclus entre le Tchad et le Soudan, notamment l'accord de Syrte, et de présidente du Conseil de sécurité jusqu'au 31 janvier. Elle a contribué à la condamnation ferme, par l'Union africaine, des attaques contre le gouvernement tchadien, condamnation prononcée par de nombreux autres pays, dont la France. Le Conseil de sécurité des Nations unies s'est, quant à lui, réuni dès dimanche ; une déclaration de son président en date du 4 février condamne, elle aussi, fermement les tentatives de déstabilisation par la force, appelle les États de la région à respecter leurs engagements et demande à tous les États membres d'apporter leur appui au gouvernement tchadien.

Le ministre a considéré que la poursuite du déploiement de l'EUFOR au Tchad était plus que jamais nécessaire. Il a estimé que ce déploiement pourrait reprendre au milieu de la semaine prochaine. Il a rappelé que le Haut commissariat pour les réfugiés ainsi que les organisations humanitaires avaient appelé à cette opération européenne qui conditionne la bonne mise en place de la force hybride de l'Union africaine et des Nations unies au Darfour, cette présence internationale devant elle-même favoriser les pourparlers de paix et une solution politique du conflit.

a souligné qu'au cours de la récente crise, la France avait veillé à faire face à ses obligations d'assistance et d'aide humanitaire sans intervenir sur le plan militaire à aucun moment dans le conflit.

Puis un débat s'est ouvert au sein de la commission.

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