Intervention de Robert del Picchia

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 6 février 2008 : 1ère réunion
Afrique — Situation au tchad - Audition de M. Bernard Kouchner ministre des affaires étrangères et européennes

Photo de Robert del PicchiaRobert del Picchia :

s'est inquiété d'une possibilité de reprise des hostilités, alimentées par le soutien évident que les rebelles reçoivent d'un pays frontalier du Tchad. Il s'est interrogé sur l'impact de ces troubles sur la détermination des alliés européens de la France à participer effectivement à l'opération EUFOR.

En réponse, le ministre a indiqué que le tout récent COPS (Comité politique et de sécurité), réuni à Bruxelles, a permis aux 20 pays européens participant à l'EUFOR de réaffirmer leur engagement ; les troubles récents ont, en réalité, contribué à une meilleure compréhension de la légitimité de cette opération. Il n'a en outre pas exclu que les rebelles réitèrent leurs attaques.

Après avoir rappelé la permanence des schémas opératoires de tentative de prise du pouvoir au Tchad depuis 25 ans, M. Jean-Michel Baylet a souhaité connaître le nombre précis de blessés et de morts, tant civils que militaires, que ces troubles ont entraîné.

En réponse, le ministre a indiqué que :

- seules les estimations effectuées par le CICR sont actuellement disponibles ; elles évoquent environ 300 victimes civiles et 1 500 tués, tant militaires tchadiens que rebelles, ces chiffres demandant à être confirmés. Les photos prises par satellite permettent de dénombrer environ 150 véhicules rebelles détruits lors des combats ;

- il y a aujourd'hui au Tchad environ 1 500 soldats français, après les deux renforts successifs en provenance de Libreville. Les Mirage F1, qui pourraient être pris pour cibles par les rebelles sur l'aéroport de N'Djamena, ont été mis en sécurité.

Le ministre s'est félicité des remerciements exprimés, notamment par l'Allemagne et les Etats-Unis, à l'armée française qui a réalisé l'exfiltration des personnels de plusieurs ambassades dans des conditions très difficiles. Il a souligné que les rebelles, dont l'objectif était de tuer le président Déby, ont subi un revers important et a rappelé qu'aucun pays africain n'avait publiquement apporté son soutien à la rébellion depuis le début des hostilités. Le président tchadien a pu s'appuyer sur un soutien loyal et solide de ses partisans, sans compter une force envoyée par le Mouvement pour la justice et l'égalité (islamistes soudanais en opposition au président Béchir) qui est venue appuyer le président Déby.

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