Intervention de Guibourg Delamotte

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 24 juin 2009 : 1ère réunion
Politique de défense du japon — Audition de Mme Guibourg delaMotte chercheuse à asia centre à sciencespo

Guibourg Delamotte, chercheuse à Asia Centre à SciencesPo :

En réponse, Mme Guibourg Delamotte a apporté les précisions suivantes :

- s'il existe, au sein de l'opinion et de la classe politique, des nostalgiques de la puissance impériale du Japon, ceux-ci restent minoritaires, la très grande majorité de la population et des hommes politiques étant fortement pacifiste ; les visites entre 2001 et 2006 de l'ancien Premier ministre japonais Koizumi Junichirô (2001-2006) au sanctuaire Yasukuni, dédié aux 2,5 millions de victimes japonaises de la Seconde Guerre mondiale et où l'on trouve les cendres de quatorze personnalités politiques ou militaires condamnées à mort pour crime de guerre en 1945, a soulevé une vague de protestations dans les pays voisins, notamment en Corée et en Chine, ce qui illustre la difficulté de concilier une volonté de normalisation et le travail de mémoire ; si les Japonais tirent un bilan globalement positif de la participation des forces d'auto-défense à des opérations internationales de maintien de la paix, qui n'ont fait jusqu'à présent aucune victime parmi les forces d'auto-défense, ils souhaiteraient toutefois pouvoir peser davantage sur la conduite des interventions, notamment à l'égard des Etats-Unis ;

- les industriels japonais de l'armement souhaiteraient obtenir une levée plus large de l'interdiction d'exporter des armes, possibilité qui n'existe actuellement qu'à des fins de coopération avec les Etats-Unis ou dans le cadre de la lutte anti-terroriste, leur seul véritable client étant le ministère japonais de la défense, ce qui explique les relations parfois ambiguës existant entre eux ;

- le développement du programme nucléaire militaire nord-coréen suscite une forte inquiétude au Japon, qui le considère comme une menace ; la question du retour de la vingtaine de ressortissants japonais enlevés sur le territoire par les Nord-coréens pour former des espions, ou de la fourniture d'informations les concernant, constitue également une pomme de discorde entre les deux pays.

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