Intervention de Guibourg Delamotte

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 24 juin 2009 : 1ère réunion
Politique de défense du japon — Audition de Mme Guibourg delaMotte chercheuse à asia centre à sciencespo

Guibourg Delamotte, chercheuse à Asia Centre à SciencesPo :

a répondu que cette perspective semblait très improbable, tant du point de vue de la sécurité du pays, des relations nippo-américaines, que de l'environnement régional du Japon.

Elle a indiqué que cette question n'était pas nouvelle, puisque, dès 1956, un Premier ministre japonais avait souligné que l'arme atomique était par essence défensive et qu'un autre avait publiquement émis cette hypothèse en 2006.

Elle a toutefois souligné les nombreux obstacles, qui ne tiennent pas tant à des raisons techniques, puisque le Japon dispose d'une technologie très avancée dans le domaine du nucléaire civil et qu'il a signé récemment des accords d'approvisionnement en uranium ou de retraitement de ses déchets avec plusieurs pays, comme les Etats-Unis, l'Australie, le Canada, la France, le Royaume-Uni, mais aussi le Kazakhstan et le Kirghizstan, mais qui s'expliquent principalement par les relations étroites avec les Etats-Unis et le risque d'un isolement sur la scène internationale, avec notamment un retrait du Japon du traité de non-prolifération, dont la vocation première était précisément d'empêcher une nucléarisation militaire de l'Allemagne et du Japon.

a cependant estimé que, par son degré de sophistication technologique, le Japon était le seul Etat à disposer d'une forme de dissuasion qui lui est propre, consistant à entretenir chez les autres pays la conviction qu'il a choisi de ne pas se doter de l'arme nucléaire mais qu'il pourrait le faire en très peu de temps.

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