Au cours d'une première séance tenue dans la matinée, la commission a tout d'abord entendu une communication de M. Philippe Marini, rapporteur général, sur la situation économique de la Lettonie et de la Bulgarie au sein de l'Union européenne.
Procédant à l'aide d'une vidéo-projection, M. Philippe Marini, rapporteur général, a souligné, au préalable, l'intérêt que présente l'analyse de la situation des « petits pays » membres de l'Union européenne et de la façon dont ceux-ci réagissent face à la crise.
Abordant la partie de son exposé consacrée à la Lettonie, il a attiré l'attention sur la violence d'une récession qui s'est traduite par un recul du produit intérieur brut (PIB) de 18 %, conséquence du contrecoup d'un boom spéculatif, notamment dans le secteur immobilier.
Bien que la situation monétaire et financière de la Lettonie soit relativement tendue et que sa monnaie soit périodiquement attaquée, M. Philippe Marini, rapporteur général, a souligné que les structures économiques et politiques tiennent le choc grâce à une aide extérieure massive de 7,5 milliards d'euros. Celle-ci provient notamment, pour 3,1 milliards d'euros, de l'Union européenne et, pour 1,7 milliard d'euros, du Fonds monétaire international (FMI), auxquels s'ajoutent 1,9 milliard d'euros de prêts bilatéraux originaires essentiellement des pays nordiques. En fait, il s'agit d'un pays sous perfusion financière contraint par le FMI, agissant de fait aussi pour l'Union européenne, à mener une politique de déflation sévère.
Evoquant ensuite la situation de la Bulgarie, M. Philippe Marini, rapporteur général, a tout d'abord insisté sur la faiblesse du niveau de vie de ce pays : le PIB par habitant y est de 4 475 euros, soit la moitié de celui de la Lettonie.
Sur le plan politique, la Bulgarie se caractérise par une succession d'alternances qui révèlent les difficultés de ce pays à trouver son équilibre.
En ce qui concerne sa situation économique, en revanche, ce pays fait apparaître un net contraste entre des politiques très vertueuses sur le plan macroéconomique et très critiquables sur le plan microéconomique. Une des justifications du déplacement en Bulgarie réside dans les difficultés rencontrées par ce pays depuis son adhésion, il y a deux ans, à s'intégrer à l'Union européenne. En dépit de la mise en place d'un « mécanisme de coopération et de vérification » des progrès en matière de lutte contre la corruption, le blanchiment d'argent et le crime organisé, la Bulgarie a témoigné de carences suffisamment graves pour que la Commission européenne ait gelé plus de 800 millions d'euros de fonds européens, initiative qui a eu pour conséquence la perte définitive de 220 millions d'euros de fonds de pré-adhésion.
Faisant état de la détermination du nouveau premier ministre, M. Boïko Borissov, à lutter contre la corruption, et de celle de sa majorité parlementaire, comme il a pu s'en rendre compte lors de sa rencontre avec la présidente de la commission des finances de l'Assemblée nationale bulgare, M. Philippe Marini, rapporteur général, a estimé que, malgré des performances macro économiques remarquables, ce pays n'a pas encore mis assez d'ordre dans ses structures et atteint un niveau de vie suffisant pour s'intégrer dans de bonnes conditions à la zone euro.