En réponse à M. Jean Desessard, il a déclaré respecter ses positions, mais a refusé de cautionner l'assimilation entre OGM et danger, rappelant qu'aucune mort n'avait été déplorée pour ce motif en dix ans de consommation. Il a d'ailleurs noté que l'hybridation avait suscité les mêmes questions il y a cinquante ans, puisque certains craignaient que les oies consommant du maïs hybride ne soient frappés de cécité.
Sur le sujet de la rentabilité, il a jugé que si les agriculteurs utilisaient les semences OGM certaines années, c'est qu'ils les jugeaient rentables, ce qui ne les empêchait pas de revenir à des modes de culture conventionnels les années où le recours aux OGM leur apparaissait non rentable.
Evoquant la position de ceux qui dénonçaient le « diktat des multinationales », il a estimé qu'elle relevait d'un débat philosophique plus large.
Revenant sur les propos de M. Daniel Raoul, il a confirmé que le vaccin contre le virus H5N1 était un OGM, comme le fut en son temps le vaccin contre la rage. Il en a conclu que la problématique OGM était loin d'être strictement agricole et qu'il convenait donc, pour développer toutes les applications de cette technologie en termes de médecine, de pharmacie et de chimie verte, de ne pas désespérer les chercheurs. Il a assimilé cet enjeu stratégique à celui présenté par le nucléaire, tout en précisant qu'il convenait d'éviter que les maires soient l'objet d'intimidations et de pressions, du type de celles qu'avait subies le professeur Douce, membre des académies des sciences chargées de rendre un avis sur les OGM et auditionné, à ce titre, dans le cadre de la préparation du rapport d'information de 2003.
En réponse à M. Daniel Soulage, il a jugé que l'information des exploitants de parcelles voisines serait de nature à répondre à son inquiétude sur l'avenir de l'agriculture biologique et des semences. Il a d'ailleurs suggéré que si certaines régions souhaitaient marquer leur soutien à l'agriculture biologique, rien ne leur interdisait de soutenir la signature de contrats de droit privé entre agriculteurs voisins pour accroître, moyennant dédommagement, la distance les séparant.
En réponse à M. François Fortassin, il a salué son bon sens, reconnaissant que les OGM n'étaient pas nouveaux et que la génétique reposait sur l'universalité du vivant, mais relevant que l'originalité de la transgénèse était d'ignorer les barrières entre espèces. Il a donc insisté sur le fait que si la méthode n'était pas naturelle, le gène d'intérêt inséré était, quant à lui, naturel et non pas créé par synthèse et que, par exemple, le maïs Bt sécrétait un insecticide naturel. A ce titre, il a rappelé que le professeur Axel Kahn, président du groupe des experts de haut niveau sur les sciences de la vie auprès de la Commission européenne, avait lui-même imaginé qu'à terme les agriculteurs biologiques pourraient être amenés à utiliser cette technologie en raison du caractère naturel des éléments qu'elle utilise.
En réponse à M. Dominique Mortemousque, il a confirmé qu'il était nécessaire de rassurer nos concitoyens, sans pour autant renoncer au débat.
Enfin, en réponse à M. René Beaumont, il a attiré l'attention sur l'avenir de la viticulture et les possibilités d'évolution ouvertes par les expérimentations d'OGM résistant au court-noué que menait l'INRA près de Colmar.