a rappelé l'historique de la constitution du groupe Safran, réalisée le 17 mars 2005 par la fusion de deux entreprises françaises de haute technologie : la Société nationale d'étude et de construction de moteurs d'aviation (Snecma) d'une part, et la Société d'applications générales de l'électricité et de la mécanique (Sagem) d'autre part. Ayant exercé des responsabilités de direction à la Snecma, il a décrit l'évolution qu'avait connue l'entreprise depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Il a indiqué que le groupe avait conclu, il y a trente ans, un partenariat extrêmement fructueux avec le motoriste américain General Electric, lui ayant permis en particulier de devenir le fournisseur des moteurs des Boeing 737 et des Airbus A 320. Il a fait valoir que l'entreprise avait traversé la crise du secteur aéronautique des années 2002-2003 sans subir de plans sociaux, ni connaître de pertes financières. Il a indiqué que, dès 1993, la perspective de privatisation de Snecma avait été ouverte par la loi, mais que les opérations préparées par le gouvernement Jospin n'avaient pu être menées à leur terme du fait des conséquences du 11 septembre 2001 sur l'ensemble du secteur. Il a précisé que le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie lui a fait part, en février 2004, de sa décision de voir procéder dans un premier temps à l'ouverture du capital de Snecma, laissant à la direction de l'entreprise le soin de proposer ultérieurement la stratégie industrielle et les alliances lui semblant les plus appropriées. Il a ensuite détaillé les trois raisons principales qui avaient conduit à la fusion avec Sagem :
- d'une part, l'intérêt défensif vis-à-vis d'éventuelles prises de contrôle que constituait la création d'un groupe d'une taille très supérieure à celle de Snecma ;
- d'autre part, la possibilité pour cette dernière de réaliser une privatisation accompagnée d'un développement économique et social de façon comparable à la fusion d'Air France avec KLM ;
- enfin et surtout, la complémentarité industrielle entre les équipements produits par Snecma et les systèmes de contrôles informatiques réalisés par Sagem. Il a fait valoir que l'alliance d'un équipementier et d'un électronicien permettait au groupe d'offrir toute la gamme des systèmes aéronautiques et mécaniques et de pouvoir ainsi s'adresser directement aux clients finaux que constituent les avionneurs. Il a noté que cette perspective constituait une réelle opportunité pour Sagem qui était jusqu'alors peu intervenue dans le secteur aéronautique.
Poursuivant le récit de la fusion, il a rappelé que le rapprochement des deux groupes avait été annoncé à l'automne 2004 pour aboutir en mars 2005 à la création d'une entité réalisant un chiffre d'affaires de plus de 10 milliards d'euros et dégageant un résultat d'exploitation de 762 millions d'euros en 2005, ce qui est sensiblement supérieur au groupe Thales, tant en termes de taille que de profitabilité. Il a ensuite présenté les quatre secteurs d'activité de Safran, à savoir :
- la propulsion aéronautique, qui constitue l'activité historique de la Snecma tant dans le domaine civil que militaire ou spatial ;
- les équipements mécaniques des aéronefs, qu'il s'agisse des trains d'atterrissage ou des systèmes de freinage ou des nacelles moteur pour les avions civils ;
- le domaine défense-sécurité, où Sagem propose une offre très diversifiée qui va de systèmes de missiles jusqu'à l'équipement du fantassin du futur, ainsi qu'à l'expertise biométrique pour la sécurité ;
- enfin, les télécommunications, secteur issu également de Sagem, qui incluent la téléphonie mobile et les systèmes de transmission à haut débit.