Intervention de Andris Piebalgs

Commission des affaires économiques — Réunion du 17 avril 2008 : 1ère réunion
Union européenne — Energie - Audition de M. Andris Piebalgs commissaire européen en charge de l'énergie

Andris Piebalgs, commissaire européen en charge de l'énergie :

a d'abord fait part de son entier soutien à la démarche de la Commission européenne s'agissant du paquet « Energie climat ». Reconnaissant que les « fuites de carbone » seraient de nature à pénaliser l'industrie européenne, il a jugé nécessaire d'encourager les entreprises à investir dans les énergies propres. Il a également admis que l'Union européenne devait parvenir à obtenir un accord au plan mondial sur la question du changement climatique. Ainsi, lors de la conférence de Bali en décembre 2007, toutes les parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques ont, pour la première fois, travaillé de concert à l'élaboration d'une feuille de route qui pourrait déboucher sur un accord lors de la prochaine réunion de Copenhague en 2009. Dans ce cadre, les Etats-Unis constituent un acteur clé et il apparaît indispensable d'obtenir leur adhésion à cette démarche, ce qui apparaît aujourd'hui plus plausible compte tenu tant du changement des mentalités de l'opinion publique américaine que de la position des dirigeants politiques. L'engagement à part entière des Etats-Unis dans cette démarche sera d'autant plus important qu'il sera de nature à renforcer la pression sur la Chine et l'Inde pour qu'ils participent à ces négociations et acceptent des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

a indiqué qu'au sein de l'Union européenne, chaque Etat membre devait faire des efforts pour réduire ses émissions, ces derniers pouvant néanmoins être modulés selon les pays. Abordant ensuite la question des secteurs économiques non couverts par le système européen d'échange des droits d'émission, il s'est déclaré conscient du fait que les industries, notamment électro-intensives, avaient besoin d'une visibilité sur les contraintes environnementales communautaires qui pourraient résulter de ces négociations européennes et mondiales. Il a indiqué que les exemptions à ces obligations devaient être définies secteur par secteur en fonction de la pression concurrentielle subie, ce qui nécessite un temps relativement long d'analyse. Il a ensuite souligné que la Commission européenne était consciente des risques de délocalisation provoqués par ces obligations de réduction des gaz à effet de serre et qu'elle travaillait à l'élaboration de solutions pour éviter ces inconvénients. Il s'est néanmoins déclaré confiant dans la possibilité de trouver un accord au plan mondial, compte tenu de la position sur la lutte contre le changement climatique des trois principaux candidats à l'élection présidentielle américaine, reconnaissant néanmoins que pour des pays émergents comme l'Inde et la Chine, cette politique ne constituait pas nécessairement une priorité. Elle supposait, en conséquence, des transferts de technologies de la part des pays développés pour les aider dans leurs efforts.

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