A M. Robert Hue, M. Hervé Morin a précisé que l'adaptation des missions des forces armées à l'action en zone urbaine ne concernait que les OPEX, par exemple au Kosovo. Il a souligné :
- que la France était un bon élève de l'OTAN, qu'elle était présente dans la génération de forces et qu'elle avait participé activement à sa transformation, avec la création de la Force de réaction rapide (NRF), et celle des groupements tactiques ; elle est également présente dans les réserves stratégiques ;
- qu'un accord des 27 n'étant pas possible, il convient d'avancer dans le cadre des coopérations renforcées avec les pays du socle originel de l'Europe ;
- que la coopération européenne en matière de défense a déjà produit des effets : l'Italie est ainsi le premier pays partenaire de la France en matière de coopération industrielle militaire. Cependant, il existe des sources de préoccupation, comme la difficulté à engager la force de gendarmerie européenne au Kosovo pour relever la MINUK (Mission d'administration intérimaire de l'ONU au Kosovo).
Abordant enfin la question des OPEX, et notamment de celle qui pourrait être envoyée au Darfour, le ministre a indiqué que la France s'est activement engagée pour stabiliser ce qui est communément appelé la « zone des trois frontières » ; ainsi, un pont aérien humanitaire puis terrestre a été mis en oeuvre au profit des populations réfugiées et déplacées dans l'Est du Tchad. Une mission sous mandat de l'ONU et dans le cadre de la PESD est en cours de discussion avec nos partenaires européens et avec les Tchadiens afin de stabiliser et de sécuriser cette région. Elle aurait pour objectif l'approvisionnement en vivres et médicaments des réfugiés, la sécurisation des camps, puis celle de la zone tout entière. Les troupes tchadiennes seraient, pour leur part, chargées d'assurer une certaine étanchéité de la frontière entre le Tchad et le Soudan. Cette force ne pourra être déployée qu'après l'adoption d'une résolution adéquate du Conseil de sécurité de l'ONU. Au Soudan la priorité est le renforcement des moyens de planification et de commandement de l'AMIS (African Mission in Sudan), qui serait suivi de la mise en oeuvre d'une force hybride Union africaine/ONU à laquelle la France est très favorable ;
- que ces projets sont indépendants du plan de retrait en cours de nos troupes présentes en Côte d'Ivoire, lié à la stabilisation de la situation politique dans ce pays.