Merci aux rapporteurs de leur travail, bien que je ne partage pas toutes leurs conclusions.
Concernant l'installation des jeunes, il faut absolument arrêter l'hémorragie. La terre sera toujours exploitée ! Néanmoins, si la relève n'est pas assurée, il y a de quoi nous inquiéter. Une installation représente un énorme investissement pour un jeune agriculteur. À nous de réfléchir aux moyens de faciliter cet engagement. J'avais, en son temps, suggéré un fonds pour l'installation, comme il en existe pour le commerce, et un départ des anciens en sifflet. Une telle transition serait intéressante quand la moitié des exploitations est aujourd'hui reprise par des nouveaux en agriculture.
Il y a nécessité à réfléchir à une politique de stockage : la bourse de Chicago ne doit pas tout régir. L'État ne peut pas la décider et l'Europe s'est désengagée ? Soit, mais la profession peut inciter à la constitution de stocks de régulation pour éviter les mouvements du marché en dents de scie.
Je vous remercie d'avoir repris mes conclusions sur la pêche. La France, avec la zone économique maritime la plus vaste au monde avec les Etats-Unis, ne peut pas se satisfaire de couvrir ses besoins en poisson et en crustacés à 15 % seulement ! D'autant que nous importons des produits de qualité inférieure à celle que nous exigeons chez nous, notamment sur l'aquaculture. Faisons des suggestions ; c'est notre rôle de législateur. Toutes sensibilités politiques confondues, nous sommes en complet désaccord avec la commissaire européenne, nous l'avons vérifié lors d'une rencontre récente. Défendons donc notre point de vue auprès de nos partenaires européens ; ils y sont sensibles. Insistons également pour que nos écoles recrutent davantage de jeunes pour la marine marchande, mais aussi pour les navires de pêche.
Fécamp, « ce port de mer qui entend le rester » disait le général de Gaulle, n'envoie plus de bateaux à Terre-Neuve.... J'invitais récemment nos collègues Canadiens, qui ont élargi leurs zones de pêche, à travailler dans la zone ensemble. Eh bien, que m'ont-ils répondu ? Impossible, car le développement des colonies de phoques, qu'on ne peut plus freiner, diminue la ressource aux dépens de l'alimentation humaine !