L'agriculture est confrontée à deux enjeux qui ont été peu abordés, à commencer par la régulation des prix. Certes, celle-ci relève du niveau européen. Mais un fonds spécifique avec des règles de fonctionnement souples permettrait d'anticiper les crises dont nous ne serons pas à l'abri demain.
Pour améliorer la compétitivité de l'agriculture, le Gouvernement a décidé un soutien d'un euro par heure pour les salariés permanents de l'agriculture, un choix courageux en ces temps budgétaires difficiles. En revanche, je regrette que l'Observatoire des prix et des marges n'ait pas été aussi celui de la compétitivité. Un rapport annuel, pour une fois, aurait permis de dresser un état des lieux des normes imposées aux agriculteurs parfois au-delà des exigences de Bruxelles. De la même manière que le passage des poids lourds aux 44 tonnes a redonné de la compétitivité sans rien coûter aux finances publiques, nous pourrions supprimer les normes sur le nombre d'animaux, par exemple, dans les élevages de porc. Ayons ce courage politique qui manque trop souvent ! Dans mon département, personne n'ose prendre position sur une étable de mille vaches alors que toutes les précautions ont été prises... À nous de prendre ces problèmes à bras le corps, si nous ne voulons pas continuer de perdre des parts de marché par rapport à l'Allemagne.