L'État et les collectivités doivent encourager l'installation d'agriculteurs : dans certaines régions les fermes ne trouvent pas de repreneurs, ailleurs la demande est trop forte. Ce que Charles Revet appelle le sifflet, je l'appelle le tuilage : les jeunes agriculteurs doivent être accompagnés par les cédants et par tous les moyens. Car comme l'a dit Joël Labbé, ils se retrouvent souvent très seuls.
J'en viens à la sécurité sanitaire. Des maladies de végétaux affectent durement certaines filières, comme la sharka qui touche les fruits et légumes. Les crédits budgétaires sont en baisse : 20 millions d'euros pour le végétal, 4 millions pour l'arrachage. On fait appel aux collectivités, dont la situation budgétaire devient intenable. Les maladies des châtaigniers se répandent au-delà des zones de production. Peut-être le réchauffement climatique rend-il inéluctable la disparition de certaines espèces.
L'anticipation des crises est une nécessité. Lorsque Gérard César et moi étions en Pologne, le ministre et les responsables locaux nous ont assuré qu'ils soutiendraient toute initiative en ce sens, mais qu'ils rejetterait toute aide a priori.