Intervention de Christine Lagarde

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 19 janvier 2011 : 2ème réunion
Crise financière en europe mise en oeuvre du mécanisme européen de stabilisation et livret a — Audition de Mme Christine Lagarde ministre de l'économie des finances et de l'industrie

Christine Lagarde, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie :

Merci pour toutes ces questions.

Je répondrai d'abord à Mme Bricq : sur les trois banques irlandaises, deux avaient été testées et il apparaissait que leur situation allait se dégrader très rapidement. Nous avions retenu comme principe de tester 50 % du tissu bancaire dans chacun des États, dans un souci de rapidité.

Au cours du premier semestre, nous allons d'ailleurs conduire de nouveaux tests bien meilleurs à tous les points de vue. Dans certains pays, les tests précédents n'ont pas été effectués avec suffisamment de sérieux et je pense que l'Irlande se range dans cette catégorie.

De nouveaux tests vont donc être lancés : instruits par l'expérience précédente, ils seront menés sous l'autorité de l'Autorité bancaire européenne (ABE). Chacun des gouverneurs ou des instances de supervision spécifique rendra compte à cette autorité européenne de coordination. Enfin, la BCE garantira le sérieux des analyses. Nous l'avons interrogée lundi au sein de l'Eurogroupe et encore mardi matin lors du Conseil Ecofin : elle nous a garanti disposer de mécanismes permettant de vérifier la qualité et le sérieux des tests effectués dans chacun des pays et dans chacun des établissements bancaires.

En ce qui concerne l'appréciation des dettes souveraines, nous ne retenons pas l'hypothèse d'un défaut d'un Etat. Il y aura une décote appliquée, qui ne sera sans doute pas publiée en l'état, car ce serait un mauvais signal à donner au marché.

Sur le test de la liquidité, je ne puis que répéter ce qui m'est dit, car je ne suis pas une orfèvre en la matière. La BCE et l'ABE estiment que cette notion est très difficile à appréhender. Selon que l'on se situe en T0, en T+1 ou en T+2, les résultats peuvent être très variables. C'est pour cette raison que ces deux instances et la Commission se rallient à l'idée de faire une appréciation de la liquidité, mais en la séparant des tests et de leur publication pour que ce soient les superviseurs et l'autorité européenne de supervision qui déterminent si les banques ont suffisamment de liquidités ou pas, mais sans procéder à une publication, comme cela sera le cas pour les autres tests, qui portent sur la solvabilité. Je fais confiance à ces instances et au Trésor français, qui considèrent que cette entreprise pourrait se révéler hasardeuse dans son intégrité et dangereuse dans ses résultats, d'autant plus que, parallèlement, les Américains ne se sont jamais lancés dans des tests de cette nature.

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