a tout d'abord replacé la réécriture des programmes de l'école primaire dans le contexte de la prise de conscience récente des difficultés persistantes que rencontrent 15 % des élèves français dès la fin de la scolarité élémentaire. Les évaluations nationales et internationales concordent sur ce point et ce constat impose de définir un nouvel horizon pour l'école primaire, première étape et condition indispensable de toute scolarité réussie.
Cela est d'autant plus indispensable que les enfants issus de milieux modestes sont largement surreprésentés parmi les élèves en difficulté à la fin de la deuxième année de cours moyen (CM2). Surmonter les inégalités sociales, telles qu'elles se manifestent dès l'école primaire, suppose donc un effort particulier. Pour ce faire, le ministère de l'éducation nationale s'est donné deux objectifs chiffrés : diviser par trois le nombre d'élèves en situation d'échec lourd et réduire de moitié le taux de redoublement.
a ensuite abordé la question de l'organisation du temps scolaire, premier axe de la réforme de l'école primaire. Dès la rentrée prochaine, les cours du samedi matin seront supprimés et les deux heures ainsi libérées seront réinvesties sous forme d'aide personnalisée aux élèves en difficulté ou de travail en petit groupe. De plus, les élèves de cours moyen qui rencontreraient des difficultés malgré ce soutien individualisé et l'accompagnement éducatif mis en place à partir de septembre prochain se verront proposer des stages de remise à niveau gratuits pendant les vacances scolaires. D'une durée d'une semaine, ils seront proposés aux élèves dès les prochaines vacances de printemps.
Deuxième axe de la réforme, la mise en place d'un nouveau système d'évaluation permettra de disposer chaque année de données fiables sur les performances des élèves de première année de cours élémentaire (CE1) et de CM2. Les familles pourront ainsi connaître les résultats de leurs enfants et la Nation pourra apprécier ceux de son système scolaire.
Troisième pilier de la rénovation de l'école primaire, la réécriture des programmes, désormais rédigés dans un style clair, concis et compréhensible par tous, vise à recentrer l'école sur les enseignements essentiels. Cinq changements majeurs peuvent ainsi être identifiés :
- s'agissant de l'école maternelle, sa finalité est de préparer les élèves à l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul tout en conservant sa singularité propre. L'accent est désormais mis sur l'apprentissage du vocabulaire, chaque élève devant se constituer progressivement un stock de mots ;
- les programmes sont désormais plus précis, puisqu'un horaire unique clairement identifié est défini pour chaque discipline en lieu et place des intervalles prévus par les anciens programmes. Dix heures seront désormais consacrées au français en cycle 2 et huit heures en cycle 3, alors que jusqu'ici, les programmes prévoyaient entre six et huit heures pour le cycle 3. De même, l'horaire d'éducation physique et sportive est renforcé et passe de trois à quatre heures par semaine ;
- les programmes disciplinaires renouent également avec l'ambition, notamment en français et en mathématiques. L'enseignement de la grammaire, en lieu et place de l'observation raisonnée de la langue, ainsi que l'apprentissage du vocabulaire et de l'orthographe sont désormais mentionnés de manière explicite. La récitation et la rédaction sont également remises à l'honneur. De même, en mathématiques, les quatre opérations devront être parfaitement maîtrisées avant l'entrée au collège et la pratique quotidienne du calcul mental sera encouragée. L'histoire, quant à elle, fera l'objet d'un véritable enseignement destiné à ancrer fermement dans l'esprit de chaque élève un cadre chronologique bien défini via l'apprentissage des grandes dates et la découverte des grands personnages. Par ailleurs, les nouveaux programmes font également référence à la question de la traite des Noirs et de l'esclavage, ainsi qu'à l'extermination des Juifs et des Tsiganes par les nazis ;
- afin d'assurer l'ouverture des élèves à d'autres formes de connaissances, une initiation à l'histoire des arts est introduite dès le cours préparatoire et bénéficie d'un programme précis dès la deuxième année du cours élémentaire, en lien avec l'étude des six périodes chronologiques étudiées en histoire. Vingt heures au moins y seront consacrées chaque année ;
- l'éducation civique est remplacée par un enseignement d'instruction civique et morale, qui permettra aux élèves de découvrir progressivement les valeurs, les principes et les règles qui régissent la vie sociale. Il inclut la connaissance des symboles de la République française et, pour la première fois, des symboles de l'Union européenne. Enfin, les élèves découvriront par ce biais les traits constitutifs de la Nation française, du projet européen et de la francophonie.
a ensuite rappelé que ces programmes étaient soumis à la consultation des enseignants, mais également à celle du public et en particulier des familles, témoignant ainsi de son souci d'associer à leur élaboration la Nation tout entière, dont ils conditionnent l'avenir.
C'est pourquoi ces programmes sont soumis pour la première fois à l'avis de la commission des affaires culturelles du Sénat ainsi qu'à celui de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée nationale. Sur un sujet aussi crucial, il était en effet naturel et nécessaire d'associer le Parlement.
Un large débat a suivi l'intervention du ministre.