a relevé l'intérêt du développement de la culture d'entreprise chez les jeunes. La mise en place de formules de tutorat, comme chez Michelin, répond précisément à cette nécessité. La transmission d'un savoir professionnel à un jeune représente, en outre, un excellent moyen de reconnaître, à la veille du départ en retraite, l'ensemble d'une vie professionnelle. Il est donc important d'organiser de manière souple la valorisation du rôle de tuteur, ce que permet par exemple la loi sur la formation professionnelle qui a prévu qu'une partie du salaire du tutorat puisse être prise en charge dans le cadre des fonds de la formation professionnelle.
Il est tout à fait souhaitable d'aborder le problème de l'emploi des seniors sous un angle sociétal, avec le souci du respect des générations, de l'expérience accumulée et de la solidarité intergénérationnelle, le mot employé de « gâchis » n'étant pas exagéré.
Il n'existe pas de chiffres précis sur l'âge des salariés concernés par une rupture conventionnelle. Néanmoins, il apparaît que, proportionnellement, les seniors sont nettement plus nombreux dans les plans de licenciement que dans les ruptures conventionnelles. La rupture conventionnelle n'est donc pas aujourd'hui l'antichambre de la retraite anticipée.
L'alternance doit être défendue, notamment du fait de son utilité en tant qu'ascenseur social ; cela permet d'élargir les recrutements et de renforcer les chances de nombreux jeunes. En Allemagne d'ailleurs, l'apprentissage existe à tous les échelons de la formation.
La loi est claire sur la façon dont les stages sont pris en compte pour le calcul des retraites : s'ils sont couverts par un contrat de travail, ils donnent lieu à cotisations ; dans le cas contraire, il n'y a pas de cotisations et donc pas d'ouverture de droits pour la retraite.
Beaucoup d'accords prévoient des formes de départ « en sifflet » ou des aménagements de fin de carrière. Ainsi, Schneider a prévu des dispositions particulières pour le travail de nuit de ses salariés de plus de cinquante-cinq ans.
La séparation entre les fonctions de ministre de l'emploi et de ministre du travail a l'avantage de bien mettre en évidence le rôle essentiel de l'économie dans la création d'emplois, celle-ci ne pouvant se faire de façon artificielle.
Le recul de l'âge de départ en retraite est certainement un moyen pour faire évoluer la situation en termes d'emploi des seniors ; les deux questions doivent être examinées de manière parallèle et globale. La pénibilité, enfin, est un vrai sujet mais elle ne doit pas être l'occasion de se défausser de ses responsabilités.