a exhorté les pouvoirs publics français à la plus grande prudence dans leurs démarches en faveur du français au sein des institutions européennes, en soulignant notamment la nécessité de ménager la susceptibilité d'autres langues sensiblement négligées dans le processus décisionnel européen. Il a, en outre, formulé les observations suivantes :
- le régime linguistique spécifique du Conseil de l'Europe pourrait servir à nourrir la réflexion sur la conciliation entre le respect d'une très grande diversité linguistique et un fonctionnement commode des institutions ; disposant de deux langues officielles, l'anglais et le français, mais aussi de cinq langues de travail, le Conseil de l'Europe parvient ainsi à faire travailler ensemble, de façon harmonieuse, quarante-trois pays ;
- il importe de rester particulièrement vigilant face à l'offensive de l'anglais au sein des systèmes juridiques européens, étant donné les conséquences qu'emporte une telle progression de l'influence de la tradition juridique anglo-saxonne en termes économiques, financiers et d'emploi ;
- il est impératif de réagir vigoureusement contre le recul du multilinguisme au sein des agences communautaires dont les régimes linguistiques ne font l'objet d'aucune harmonisation ;
- devant l'inquiétante pénurie de traducteurs et d'interprètes qui menace à terme le fonctionnement institutionnel communautaire, l'Union européenne doit multiplier ses efforts pour stimuler un secteur d'activité prometteur en termes de créations d'emplois. À ce titre, le développement des compétences linguistiques des citoyens européens doit clairement constituer une priorité à travers la mise en place effective, dans tous les systèmes éducatifs européens, de l'apprentissage d'au moins deux langues étrangères.