a rappelé son expérience de terrain comme psychologue clinicienne et expert auprès des tribunaux dans de nombreux cas de divorces conflictuels. Elle a estimé que, depuis l'application de la loi du 4 mars 2002, les besoins de l'enfant sont trop rarement pris en compte. Ces besoins évoluent avec l'âge ; aussi bien les décisions de résidence alternée doivent-elles être prises au cas par cas en fonction de la situation de l'enfant et du contexte familial, étant entendu que le lien affectif avec les deux parents est indispensable à l'équilibre de l'enfant. Le calme et le respect des rythmes de vie, ainsi que la qualité de la relation entre les parents, constituent également des facteurs d'équilibre et de sécurisation indéniables. En fait, pour qu'une résidence alternée réussisse, chaque parent doit accepter l'altérité et la suppléance de l'autre.
Elle a proposé quatre critères dont le respect devrait être vérifié par le juge avant de décider la mise en place d'une résidence alternée : l'âge de l'enfant, puisque la faible capacité de mémorisation des figures et des lieux d'attachement rend difficile le changement de résidence avant l'âge de trois ans, la proximité géographique des domiciles des parents, la bonne entente de ces derniers sur les principes éducatifs et une organisation pratique efficace. La décision du magistrat ne doit donc pas être prise à la hâte. Elle a fait valoir, à cet égard, que de nombreux cas d'aliénation parentale sont observés dans des situations où la résidence partagée a été décidée trop rapidement, sans une étude approfondie de la situation familiale.