Intervention de Emmanuel Coste

Commission des affaires économiques — Réunion du 21 février 2007 : 2ème réunion
Elevage ovin — Audition de M. Emmanuel Coste président de la section « ovins » de l'association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes interbev ovins

Emmanuel Coste :

Après avoir indiqué à titre liminaire qu'il était président de l'interprofession ovine et d'un groupe coopératif de producteurs, M. Emmanuel Coste a tout d'abord insisté sur le déclin inexorable du nombre d'éleveurs, qui devrait, selon lui, revenir à terme de 45.000 à 20.000, ainsi que sur la nécessité de les soutenir dans ce processus de restructuration. Qualifiant de prééminent le problème du foncier pour les éleveurs ovins, du fait notamment que les estives étaient occupées par les éleveurs bovins, plus aisés, il a indiqué que la filière tentait d'y pallier soit en recherchant le soutien des collectivités territoriales pour acquérir des terres, soit en passant des contrats sur les productions végétales permettant, comme avec la luzerne, d'assurer l'affouragement des troupeaux. Estimant qu'un élevage ovin devait posséder 700 à 800 agneaux pour être économiquement viable, il a vu dans l'accroissement de la productivité des exploitations un moyen d'atteindre cet objectif.

Estimant que, seuls, les arbitrages financiers les plus importants avaient été effectués dans le cadre du second pilier de la politique agricole commune (PAC), il a préconisé la constitution de petits dossiers d'accompagnement pour les éleveurs, région par région. S'agissant des abattoirs, dont il a souligné qu'ils étaient en nombre insuffisant dans le nord et excessif dans le sud, il a craint que l'application du « paquet hygiène » ne provoque des fermetures et annoncé que les aides publiques seraient nécessairement concentrées sur les plus performants d'entre eux.

Indiquant que le consommateur-type de viande ovine était une personne âgée, aisée et habitant en région parisienne ou dans le sud-est, il a regretté que la découpe ne soit pas adaptée à l'évolution de la demande, en favorisant la préparation de produits moins volumineux, plus facilement cuisinables et davantage élaborés. En ce qui concerne les rapports de la filière avec la grande distribution, il a établi une distinction entre les hypermarchés, dont les rayons comportent régulièrement de l'agneau, aussi bien français qu'étranger et les supermarchés ne proposant que des produits néo-zélandais, de façon ponctuelle, faute de pouvoir écouler la marchandise auprès de la clientèle.

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