Indiquant que la production ovine diminuait, malgré un redressement des prix, M. Jean Salmon a attribué la morosité de la filière à des facteurs historiques. Pendant longtemps, a-t-il rappelé, les importations déterminaient les prix directeurs. Peu élevés, ces derniers conditionnaient à leur tour le niveau de revenu des éleveurs, lui aussi très faible, ce qui a favorisé une évolution de la production aujourd'hui très éclatée entre une moitié d'exploitants faisant de l'élevage ovin leur activité dominante et une autre moitié y voyant une simple activité d'appoint, insusceptible de dynamiser réellement la filière. Ainsi, a résumé M. Jean Salmon, l'arrivée sur le marché français de moutons néo-zélandais à des prix excessivement bas a accrédité l'image d'une filière aux faibles revenus, écartant les éleveurs désireux de développer une activité économiquement viable. Même si la différence s'est atténuée depuis plusieurs années, le revenu moyen des éleveurs de moutons spécialisés est aujourd'hui encore inférieur au revenu moyen agricole.