Intervention de Bruno Sido

Mission commune d'information sur la sécurité d'approvisionnement électrique de la France et les moyens de la préserver — Réunion du 14 mars 2007 : 1ère réunion
Audition de M. Nicolas de Warren directeur des relations institutionnelles d'arkema

Photo de Bruno SidoBruno Sido, président :

Puis, ayant répondu à M. Bruno Sido, président, que l'électro-intensivité de la de la chlorochimie était similaire à celle de la production d'aluminium, et bien supérieure à celle des cimenteries, papeteries ou aciéries, M. Nicolas de Warren a ensuite spécifiquement évoqué la question de la sécurité de la fourniture d'électricité « en pointe », estimant que devaient être distinguées deux problématiques différentes :

- d'une part, l'adaptation anticipée des capacités de pointe, qui doit faire l'objet d'une négociation de nature commerciale s'appuyant sur une valorisation économique de « l'effacement » programmé d'un consommateur exprimée par sa rémunération contractuelle, afin d'optimiser l'utilisation de la pointe par chaque industriel et de limiter ainsi les investissements peu rentables de surcapacité en pointe ;

- d'autre part, les problèmes d'équilibrage technique à très court terme de l'offre et de la demande en cas de tension accidentelle, qui relèvent du gestionnaire d'équilibre.

S'agissant de cette seconde problématique, il a rappelé que les facteurs de tension accidentelle susceptibles de conduire à un écroulement de la fréquence en dessous de 50 hertz pouvaient être aussi divers qu'un arrêt fortuit de la production, un accident sur le réseau (rupture, tempête, gel brutal...) ou une hausse brutale de la demande, qu'elle soit imprévue ou prévue, mais non quantifiable. Il a noté à cet égard que le décrochage des moyens de production décentralisés (éolien, cycles combinés gaz) sous une certaine fréquence, visant à préserver l'intégrité des équipements, avait amplifié de 10.000 MW le déficit de production initiale de 9.000 MW lors de l'incident du 4 novembre 2006.

Il a ensuite indiqué que pour équilibrer le réseau dans ces circonstances, il est d'abord fait appel à la « réserve primaire », à savoir le délestage, c'est-à-dire l'asservissement automatique des postes sources de distribution conformément à des orientations préalablement établies dans des plans, qui interrompt la distribution à un certain nombre de clients dont ne font pas partie les installations protégées, au nombre desquelles figurent les sites Seveso « seuil haut » tels que les unités chlorochimiques d'ARKEMA. Puis, dans un second temps, sont engagées les « réserves secondaires » et « tertiaires », c'est-à-dire les moyens de production à préavis très court comme les chasses hydrauliques, les stations de transfert d'énergie par pompage et les cycles combinés gaz (CCG) de pointe.

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