Prenez le secteur de la fibre optique : c'est loin d'être une industrie du passé. Et chaque emploi créé dans ce secteur en suscite cinq ou dix dans les services. Nous ne sommes plus au temps du bleu de travail et des mains dans le cambouis ! Voyez la plasturgie : c'est un métier propre, et pourtant, des usines ferment, parce que leurs coûts de production ne sont pas compétitifs.
Là est le vrai problème. En 2000, nous avons eu à la fois les 35 heures, qui ont alourdi le coût du travail, et l'arrivée de l'euro, qui a facilité les comparaisons. Résultat, les entreprises, pour rester compétitives, ont dû diminuer leurs marges, et cela au détriment de l'innovation.
Il faut préparer l'industrie de demain, et éviter de répéter l'expérience malheureuse du textile. Nous avons des atouts. Voyez Airbus, qui s'appuie sur les matériaux composites : ce sont les matériaux de demain. Il faut encourager les regroupements d'entreprises, pour arriver à un véritable maillage, et préserver notre main d'oeuvre qualifiée, autrement dit nos savoir-faire. Quand une entreprise ferme, ce sont des savoir-faire qui disparaissent. On l'a vu avec la crise. Quand on veut réembaucher, on ne trouve plus les qualifications. Il faut, enfin, alléger la fiscalité pour améliorer la compétitivité de nos productions.