Intervention de Marc Touati

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 4 octobre 2006 : 1ère réunion
Economie — Situation de l'économie française - Audition de Mm. Marc Touati directeur des études économiques de natexis banques populaires et nicolas sobczak directeur exécutif du service de la recherche économique de goldman sachs

Marc Touati :

a indiqué que, contrairement à ce qui s'était produit lors des cycles précédents, l'Europe ne s'était pas « raccrochée » en 2002 à la reprise de la croissance mondiale. Il a considéré que la croissance de l'économie française était soutenue par le dynamisme de la consommation, qui présentait l'inconvénient de susciter davantage d'importations. Il a estimé que l'économie des Etats-Unis connaîtrait en 2007 un scénario d' « atterrissage en douceur », la baisse des prix immobiliers prévue pour 2007 devant selon lui être, en partie, compensée par celle des taux directeurs de la Banque centrale des Etats-Unis. Après avoir indiqué que, selon lui, les « pays émergents » devaient désormais être appelés les « pays submergeants », du fait de leur part croissante dans le PIB et dans les exportations mondiales, il a jugé que la Chine verrait son PIB croître à un taux de l'ordre de 10 % en 2007, malgré un léger ralentissement. Il a souligné que la zone euro connaissait un taux de croissance du PIB inférieur depuis 2002 à celui des Etats-Unis, et depuis 2003, à celui du Japon. Il a indiqué que si le progrès technique, mesuré par la croissance de la productivité totale des facteurs de production, s'accélérait aux Etats-Unis depuis le début des années 1990, du fait de la « nouvelle économie », il se ralentissait en revanche régulièrement dans la zone euro depuis le début des années 1970. Il a considéré que l'augmentation de 3 points de la TVA allemande au 1er janvier 2007 aurait pour effet d'accroître la consommation à la fin de l'année 2006 et de la réduire au début de l'année 2007, suscitant une moindre croissance en 2007, avec un niveau de l'ordre de 1,2 % en 2007, contre 2,3 % en 2006. Il a jugé que la formule de M. Helmut Schmidt, chancelier de la République fédérale d'Allemagne de 1974 à 1982, selon laquelle « les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain », ne s'était pas vérifiée, depuis 2005, dans le cas de l'Allemagne, les profits et les investissements ayant été élevés, alors que l'emploi total augmentait peu. Il a exprimé son scepticisme quant à la capacité de la France à résorber à court terme son déficit public, rappelant que les administrations publiques avaient été en déficit chaque année depuis 1980.

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