a tout d'abord rappelé que la mission d'information, composée de MM. Yves Pozzo di Borgo et Robert Hue, qu'il avait conduite en Afrique du Sud et au Sénégal du 2 au 10 mai dernier, avait pour objet d'apprécier l'évolution des modalités d'intervention de la France, en particulier au sens de l'intervention militaire, dans la gestion des crises en Afrique sub-saharienne.
Il a considéré, à titre liminaire, que l'on ne pouvait réduire l'image de l'Afrique à celle d'un continent secoué par les crises ou ravagé par les maladies. L'Afrique du sud avait offert à la délégation l'image d'un pays en croissance et, peu de temps après la transition, d'une démocratie aux fondements solides. Il a néanmoins souligné que les crises africaines occupaient 80 % de l'activité du Conseil de sécurité des Nations unies et la moitié des opérations de maintien de la paix. Le continent restait traversé par deux principaux arcs de crises en Afrique de l'Ouest et dans la Corne de l'Afrique.
Pour cette mission, M. André Dulait a précisé que la commission avait choisi deux acteurs principaux dans la gestion des crises du continent, à savoir les deux premiers contributeurs de troupes africaines dans les opérations de maintien de la paix, deux pays avec des profils très différents : l'Afrique du sud s'affirme résolument comme une puissance régionale émergente avec des capacités autonomes, tandis que le Sénégal, partenaire traditionnel de notre pays, accueille des forces françaises prépositionnées et bénéficie du soutien de la coopération militaire française.