Intervention de Fadela Amara

Commission des affaires sociales — Réunion du 28 novembre 2007 : 2ème réunion
Plf pour 2008 — Mission « ville et logement » et programme « prévention de l'exclusion et insertion des personnes vulnérables » de la mission « solidarité insertion et égalité des chances » - Audition de mmes christine boutin ministre du logement et de la ville et fadela amara secrétaire d'etat chargée de la politique de la ville

Fadela Amara, secrétaire d'Etat chargée de la politique de la ville :

est revenue, en préambule, sur les événements dramatiques de Villiers-le-Bel. Les affrontements entre certains jeunes et la police ne doivent pas être interprétés comme un prolongement des émeutes de l'automne 2005. Il ne s'agit cette fois-ci que d'actes émanant d'une petite minorité de délinquants et non d'un mouvement de protestation réclamant une intervention et une écoute fortes des pouvoirs publics. Ceci étant, cela n'atténue en rien le caractère dramatique et la très forte émotion que suscite légitimement la mort accidentelle de deux adolescents.

Elle a ensuite rappelé la situation des quartiers sensibles en France, en insistant sur quelques chiffres. Par exemple, le taux de chômage des jeunes de quinze à vingt-cinq ans de ces quartiers est de 42 % au lieu de 20 % sur le reste du territoire. Le taux de retard scolaire y est deux fois plus important et les habitants rencontrent davantage de difficultés de santé. Le « plan Marshall » des banlieues, qui sera présenté le 22 janvier prochain, doit permettre de répondre à cette situation. Il repose sur trois priorités : le désenclavement des quartiers, l'éducation et l'emploi. Les quartiers seront mieux connectés au reste des villes grâce à l'amélioration d'un réseau de transports financé par un fonds national de désenclavement des quartiers ; la valorisation du mérite et l'apprentissage du respect seront remis au centre de l'école ; les aides à l'emploi seront simplifiées et deviendront plus efficaces et plus accessibles.

a en outre souligné la nécessité de réformer le pilotage local de la politique de la ville. Les efforts jusque-là entrepris sont entravés par des zonages superposés et incohérents et par des financements instables et tardifs. Il faut donc recentrer la gouvernance de la politique de la ville sur le couple préfet-maire. De même, le zonage pourrait être simplifié par un code couleur qui distinguerait les quartiers en fonction de leur niveau de difficultés socio-économiques.

Il est impératif que les habitants des quartiers soient impliqués le plus largement possible afin qu'ils puissent s'approprier la politique de la ville et devenir les acteurs de leur propre émancipation.

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