Intervention de Xavier Pintat

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 18 février 2009 : 1ère réunion
Visite de la commission de défense de l'assemblée parlementaire de l'otan aux etats-unis — Communication

Photo de Xavier PintatXavier Pintat :

a précisé que cette visite, qui réunissait 33 parlementaires venant de 17 pays de l'OTAN, s'était déroulée une semaine après l'investiture du Président Obama. Les contacts établis avec les membres du Congrès, certains représentants de l'administration et des experts indépendants avaient confirmé les premières orientations de la nouvelle politique étrangère américaine, à savoir la priorité accordée à l'Afghanistan et au Pakistan, la volonté affichée de remettre à l'honneur le multilatéralisme et une diplomatie plus coopérative, et l'intention d'améliorer les relations avec la Russie.

a indiqué que la commission avait consacré la majeure partie de ses travaux au dossier de la défense antimissile, avec une réunion au siège de la Missile Defense Agency à Washington, puis une visite du Centre d'opération de la défense antimissile dans le Colorado et à la base de Vandenberg, en Californie, où est implanté l'un des deux sites d'intercepteurs.

Il a rappelé que les Etats-Unis avaient développé, au cours de ces dernières années, des capacités désormais opérationnelles en matière de défense antimissile, même si un certain nombre de moyens prévus par leur programme ambitieux restent à mettre au point, en particulier le laser aéroporté qui permettrait de détruire des missiles balistiques durant leur phase de propulsion. Il a précisé que la nouvelle administration avait déclaré son intention de poursuivre ce programme, même si elle souhaite en évaluer la performance technique et le coût, ce qui pourrait en ralentir temporairement le rythme de mise en oeuvre.

Il s'est ainsi déclaré convaincu que les Etats-Unis ne renonceraient pas à la défense antimissile, qui correspond à un mouvement profond faisant l'objet d'un consensus bipartisan. Il a par ailleurs estimé que le lancement réussi d'un satellite par l'Iran, au début du mois, témoignait d'un degré de maîtrise inattendu des technologies dans le domaine balistique, ce qui ne pouvait qu'accentuer l'évaluation de la menace à laquelle répond ce programme. Il a, à ce propos, rappelé que le système de défense antimissile américain n'était pas conçu pour parer une attaque provenant d'une puissance majeure, mais pour protéger le territoire américain d'un nombre limité de missiles relativement peu sophistiqués. Les installations envisagées en Pologne et en République tchèque étaient explicitement destinées à contrer une future menace iranienne.

a ensuite décrit les différents moyens d'interception envisagés à chacune des trois phases du parcours d'un missile balistique : la phase de propulsion, la course dans l'espace extra-atmosphérique et la phase de rentrée dans l'atmosphère. Il a précisé que l'interception dans cette dernière phase augmentait les inconvénients liés aux débris. En revanche, l'interception dans la phase de propulsion, beaucoup plus difficile à réaliser sur le plan technique, compte tenu du très court délai de réaction, se traduirait, à son sens, par une nouvelle forme de dissuasion, plus défensive qu'offensive. En effet, le pays attaquant prendrait le risque de voir son territoire affecté par la destruction du missile.

En conclusion, il a estimé que l'Europe devrait nécessairement se déterminer sur la défense antimissile, étant donné les implications en termes de sécurité et de développements technologiques.

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