Intervention de Daniel Jouanneau

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 18 février 2009 : 1ère réunion
Audition de son exc. M. Daniel Jouanneau ambassadeur de france au pakistan

Daniel Jouanneau :

a indiqué que l'approche de la nouvelle administration américaine semblait plus globale, moins essentiellement militaire et, à la différence de la précédente, moins donneuse de leçon. Richard Holbrooke a passé trois jours entiers au Pakistan et a rencontré de nombreuses personnalités. Se plaçant dans une posture d'écoute, il est resté très prudent quant aux nouvelles orientations américaines qui semblent cependant se traduire par le renforcement de l'aide au développement du pays, notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé.

L'absence d'une police de qualité est une réelle difficulté dans la lutte contre les taliban. Cette lutte est menée par l'armée qui vide littéralement les vallées par ses bombardements, à tel point que 200 000 personnes, réfugiées dans leur propre pays, sont aujourd'hui abritées dans des camps de fortune.

Le choix par le président Obama d'une forte personnalité comme celle de Richard Holbrooke a certainement pour objectif de contrebalancer le poids des militaires à Washington.

Les services secrets pakistanais (ISI) se sont beaucoup ingérés dans la politique intérieure et, quand il y avait des élections, ils ont contribué à en truquer les résultats. L'ISI a également créé les moudjahiddin à l'époque de l'occupation soviétique de l'Afghanistan, puis a entretenu des relations très ambivalentes avec les taliban et les madrasas. L'ISI n'a probablement pas de responsabilité dans la préparation des attentats de Bombay, mais ceux qui les ont préparés étaient connus de l'ISI et auraient dû faire l'objet d'une surveillance.

Les services français coopèrent avec l'ISI qui souhaite notamment suivre la trajectoire des taliban pakistanais en Europe.

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