Merci, Madame, d'être venue jusqu'à nous. Vous êtes en quelque sorte une pionnière dans la marche vers la féminisation des responsabilités. Présidente de la Fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire (FFEPGV), vous êtes aussi la seule femme membre du bureau exécutif du comité olympique. C'est dire votre responsabilité. Notre délégation, qui veille à l'égalité hommes-femmes dans la législation, est convenue de préparer cette année un rapport sur les femmes et le sport, un monde auquel je me suis frottée pour avoir été douze années durant adjointe aux sports à la mairie de Clermont-Ferrand - j'avais commencé en 1983 -, et qui m'a laissé outre des souvenirs, une certaine accoutumance aux objections que savent nous opposer, à nous autres femmes, les fédérations et leurs présidents. Les auditions que nous avons engagées montrent que le monde du sport est un reflet assez fidèle de la société dans son ensemble, dont il force même parfois les traits, au point de les rendre mieux visibles, ce qui peut nous aider à les dénoncer afin de faire bouger les lignes...
La fédération que vous présidez, créée en 1888, et à l'origine masculine à 95 %, est aujourd'hui féminine à 95 %. Vous êtes l'une des très rares femmes ayant accédé à ces fonctions. Quelle est votre analyse de la pratique sportive féminine, à quels freins culturels et sociaux se heurte-t-elle, comment la développer, la rendre plus attractive et assurer la mixité des pratiques ? Quel bilan faites-vous de l'accès des femmes aux responsabilités dans le sport et aux professions d'encadrement sportif ? Une question, enfin, que l'on a trop tendance à ne poser qu'aux femmes : comment se passent, au sein du comité olympique où vous vous trouvez bien seule, vos relations avec vos homologues masculins ?