Intervention de Françoise Sauvageot

Délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes — Réunion du 13 janvier 2011 : 1ère réunion
Femmes et sport — Audition de Mme Françoise Sauvageot présidente de la fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire ffepgv vice-présidente au comité national olympique et sportif français cnosf

Françoise Sauvageot, présidente de la Fédération française d'éducation physique et de gymnastique volontaire :

L'égal accès aux pratiques sportives passe par une évolution du système, aujourd'hui fait par les hommes, pour les hommes. Sous la pression des assises, l'idée d'ouvrir les exécutifs des fédérations aux femmes dans les disciplines qui restent trop exclusivement masculines a fait son chemin. Après ceux de Myriam Chomaz dans la boxe, l'on ne peut que se réjouir des succès de notre équipe de foot féminine, que je suivrai en juillet en Allemagne. Le sport au féminin progresse et ne pourra continuer de le faire que si des femmes sont présentes au sein des instances dirigeantes, pour défendre l'équité et proposer des aménagements au système. Voyez par exemple quels problèmes se posent lorsque deux équipes de foot, l'une féminine, l'autre masculine, entrent en compétition pour accéder à une division supérieure : le choix, d'ailleurs largement financier, est fait d'avance. Les fédérations envisagent désormais le problème sous l'angle du développement, et c'est une bonne chose. Alors que les effectifs masculins de la fédération de football commencent à stagner, les femmes représentent pour elles un vivier intéressant. Même si l'on peut discuter des choix de médiatisation, souhaitons que le développement du football féminin amène une forme d'équilibre.

Demeure cependant le problème de la médiatisation du sport féminin de haut niveau. L'on ne va pas investir dans quelque chose qui ne rapporte pas. Sans médiatisation, pas d'image ! Les enjeux financiers sont tels que les clubs préfèrent promouvoir une image masculine du football. Ne l'oublions pas, les présidents de fédérations sont aujourd'hui amenés à travailler comme des chefs d'entreprise.

On ne pourra assurer la pérennité des pratiques sans une mixité des instances dirigeantes. Or, l'accès aux postes à responsabilité n'est pas encore acquis. J'observe qu'au sein du comité directeur de ma fédération, sur dix-sept femmes, treize sont passées par l'animation sportive et toutes ont pris des responsabilités au niveau départemental ou régional avant de franchir le pas. Tout se passe comme si les femmes avaient besoin de se prouver à elles-mêmes leur compétence. C'est à partir de cette prise de conscience qu'elles peuvent tenter l'expérience...

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