Il est vrai que la pratique de l'entretien physique n'est guère valorisante aux yeux des hommes, qui nous laissent volontiers la place dans les instances départementales. Mais dès le niveau régional, l'attrait du pouvoir l'emporte. Je ne parle même pas du niveau fédéral, où il a fallu, par exemple, un vote très clair pour écarter un président qui briguait un quatrième mandat. A mon tour, quatre ans plus tard, je n'ai eu qu'un adversaire quand je me suis présentée, un homme qui s'est comporté, je dois le dire, de façon si peu courtoise à mon égard que l'assemblée générale l'a même écarté du comité directeur. Le pouvoir l'aveuglait... Plus modestement, j'avais préparé un travail d'équipe, participatif : je propose, nous discutons, décidons, nous faisons et on évalue. Je ne sais travailler qu'avec une équipe rapprochée partageant un engagement.
Vous m'interrogez sur les pratiques auto-organisées et le secteur commercial. Il est vrai qu'existent de nombreuses salles de mise en forme. Toute la différence tient à leur coût : il y a là un clivage social. J'ajoute que l'assiduité y est moins grande. Il n'est pas rare de voir abandonner la pratique au bout de trois mois quand l'abonnement a été pris pour six grâce à des offres de lancement alléchantes. Alors que ceux qui pratiquent dans les clubs relevant de notre fédération sont plus assidus. A quoi cela tient-il ? Au lien social : c'est l'appel du collectif qui entretient la motivation sur le long terme et cela sert l'éducation physique parce que la personne se sent bien, qu'elle sait pourquoi : on n'est pas sur un vélo, avec pour seul programme affiché de perdre 100 grammes ! Voyez le jogging, pratique assez souple pour ne pas déplaire aux femmes, mais à laquelle il manque pourtant quelque chose. Nous en avons fait l'expérience, en créant des groupes animés par des éducateurs. Cela motive énormément : 10 % de pratiquants ont rejoint nos clubs, par goût de cet accompagnement fait de convivialité et de conseils. Les femmes ne se satisfont des pratiques isolées que lorsqu'elles ne peuvent pas faire autrement.