Intervention de Philippe Huré

Mission commune d'information sur le bilan et les conséquences de la contamination par l'amiante — Réunion du 16 mars 2005 : 1ère réunion
Audition de Mme Michèle Guimon chef de projet amiante et autres fibres M. Michel Héry chargé de mission à la direction scientifique M. Philippe Huré responsable du département risques chimiques et biologiques à l'institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles inrs

Philippe Huré :

a indiqué que l'INRS ne s'était pas désintéressé de l'amiante. Il a rappelé que l'Institut a été à l'origine, depuis 1950, de 334 publications sur les dangers de l'amiante et les moyens de s'en protéger et que ses premiers travaux invitant à utiliser des matériaux de substitution dataient de 1957. Il a noté que l'activité recherche de l'INRS avait été développée à partir de 1968 et que l'Institut avait attiré l'attention des pouvoirs publics sur les dangers des poussières d'amiante en 1975, ce qui, selon lui, avait inspiré le décret de 1977. Il a ajouté que l'INRS avait également dû travailler sur les autres risques professionnels.

Il a rappelé qu'un congrès sur l'amiante s'était réuni, en 1982, à Montréal, auquel participait le directeur général de l'INRS de l'époque et que la question de l'évaluation des valeurs limites d'exposition à l'amiante y avait été notamment abordée. Il a ainsi indiqué que M. Dominique Moyen avait voulu, lors de la création du CPA, impliquer les pouvoirs publics, les syndicats et les scientifiques dans un groupe de réflexion ayant pour objectif la prévention des risques liés à l'amiante, en particulier le respect des valeurs limites définies dans les entreprises. Il a estimé que la finalité des travaux du CPA avait évolué à partir de 1989 ou 1990, lorsque les industriels avaient centré les débats sur le flocage, afin de pouvoir continuer à produire des matériaux à base d'amiante. Or on s'était rendu compte, a-t-il précisé, que l'amiante avait également des conséquences sur la santé des usagers de ce matériau et pas seulement dans un cadre professionnel. Il a tenu à souligner que l'INRS avait une mission technique et n'avait pas vocation à mettre en place une autre politique que celle définie par les pouvoirs publics, ne pouvant pas, par exemple, orienter la politique de prévention. Il a ajouté que l'Institut, qui n'est pas une agence d'Etat, n'avait pas pour mission officielle d'alerter les pouvoirs publics.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion