Intervention de Philippe Huré

Mission commune d'information sur le bilan et les conséquences de la contamination par l'amiante — Réunion du 16 mars 2005 : 1ère réunion
Audition de Mme Michèle Guimon chef de projet amiante et autres fibres M. Michel Héry chargé de mission à la direction scientifique M. Philippe Huré responsable du département risques chimiques et biologiques à l'institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles inrs

Philippe Huré :

a insisté sur le caractère évolutif des connaissances scientifiques sur l'amiante. Il a rappelé que la connaissance du risque dans le grand public n'avait été perceptible qu'au milieu des années 1990, notamment grâce à un rapport de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) datant de 1995, et qu'auparavant il n'était pas dans l'intention des pouvoirs publics d'interdire purement et simplement des matériaux dangereux.

Il a noté que très peu de pays avaient interdit l'amiante avant la France, précisant que les Etats-Unis avaient certes prohibé l'utilisation de ce matériau en 1989, suite à un procès retentissant, mais l'avaient de nouveau autorisée deux ans plus tard. S'agissant des pays européens, il a rappelé que certains d'entre eux avaient d'abord interdit les variétés les plus dangereuses de l'amiante, telle les amphiboles, mais qu'ils avaient souvent accompagné cette interdiction de dérogations, à l'exemple du Danemark en 1980. Il a rappelé que la France avait été le septième pays européen à interdire l'amiante, au 1er janvier 1997, soit deux ans après l'Allemagne. Il a souligné que la France était parvenue à supprimer l'utilisation de l'amiante en quatre ans, de 1996 à 1999, alors que l'interdiction pratiquée dans certains pays, parfois plus ancienne qu'en France, était moins radicale. Il a indiqué que l'amiante avait été interdit au niveau communautaire par une directive de 1999 dont l'application est effective depuis le 1er janvier 2005, mais a noté que le Portugal avait demandé la levée de cette interdiction.

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