Intervention de Daniel Raoul

Commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire — Réunion du 4 mai 2011 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-François Dhainaut candidat à la présidence du haut conseil des biotechnologies

Photo de Daniel RaoulDaniel Raoul :

J'ai rencontré M. Jean-François Dhainaut à l'AERES, où lui et ses collègues ont fait un travail apprécié de tous. Pour la présidence du HCB, son profil est très intéressant, puisqu'il est à la fois universitaire, thérapeute et soucieux des applications des technologies. Mais il met les pieds dans une pétaudière ! Je ne parle pas des problèmes de moyens des premiers mois, mais de la cloison étanche entre le comité scientifique et le comité économique, éthique et social, et de l'ambiance de plus en plus délétère qui règne au sein du Haut conseil, au point que les représentants des associations des régions et des départements de France ne siègent plus au sein du second comité.

Je ne suis pas sûr, pour ma part, que la communication favorise le dialogue. Je crois au contraire que les comités devraient siéger à huis clos, car la publicité conduit les gens à se tenir obstinément à leur position initiale. Pour certaines officines et associations, cela relève de la défense de leur fonds de commerce !

Nous avons pris beaucoup de retard dans le domaine des biotechnologies. Certes, la révision de la loi de bioéthique fera progresser les choses. Mais sur la transgénèse, on entend encore trop souvent le slogan simpliste : « Non aux OGM ! ». Cela signifierait : plus de pain, plus de bière, plus d'insuline, etc. L'arrachage des vignes de Colmar montre jusqu'où va l'intégrisme ! Un comité local d'information et de concentration (CLIC) avait pourtant été mis en place sur le court-noué, regroupant toutes les associations environnementales. L'Inra peine à recruter des chercheurs dans le domaine de la transgénèse, et les plus talentueux partent aux États-Unis ; la société Limagrain délocalise ses centres de recherche-développement. A cela s'ajoute la désaffection pour les études scientifiques et techniques : face au manque de candidats, les écoles d'ingénieurs revoient à la baisse le niveau des concours. On touche là au problème des rapports entre science et société : il faut favoriser un débat éclairé. Je vous souhaite bon courage.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion