Il est heureux que les scientifiques ne soient pas tous d'accord entre eux ; cela enrichit le débat et permet à la science de progresser. Mais globalement, le raisonnement scientifique repose sur les preuves. Celles-ci existent ou n'existent pas. C'est pourquoi il m'est plus facile de discuter avec eux : j'ai davantage l'habitude du raisonnement scientifique que du raisonnement sociétal, moins rationnel.
La question des conflits d'intérêts est très importante mais on ne peut exclure du débat tous les scientifiques qui, justement parce qu'ils sont compétents, travaillent avec les entreprises. On ne peut avoir d'un côté des gens compétents avec conflits d'intérêts et, de l'autre, des gens sans conflit d'intérêt mais incompétents. La solution, c'est la transparence. Où que j'intervienne, y compris devant mes étudiants, je commence par exposer mes conflits d'intérêt. Quiconque est impliqué dans un dossier ne peut raisonnablement le traiter.
Quant au déséquilibre territorial, il est énorme et s'accentue chaque jour ; cela a été pour moi un point de désaccord sur le grand emprunt. Avec l'AERES, nous avons bien constaté que toutes les régions ont des points positifs, qu'il faut valoriser. Se focaliser sur trois ou quatre ne doit pas conduire à délaisser les autres. C'est à vous parlementaires d'y veiller.